L'homme est un loup pour l'homme

Victor avançait dans la partie Est de Salem avec le plus de prudence possible. Une sortie en solitaire était déjà assez dangereuse comme ça sans qu'il en rajoute en prenant des risques inconsidérés. Il rasait les murs et n'avançait que lorsqu'il était sûr qu'il n'y avait aucun danger. Il craignait que des mort-vivants lui tombent dessus par surprise. Il serait en fâcheuse posture dans ce cas là. Et les pillards pouvaient rôder. La prudence était donc une tactique à aborder en priorité.

Jennsen avait eut beaucoup de mal à accepter l'idée qu'il sorte dehors tout seul. Elle voulait éviter à tout prix qu'il lui arrive malheur. Mais la situation était ce qu'elle était. Riley, Kelsey et elle était occupé et il fallait explorer la cité et des bâtiments prometteurs pour récupérer le maximum de matériel utile.
Quand Kelsey et lui étaient allé chassé une dizaine de jour auparavant, il avait repérer un bâtiment qui était barricadé et avait jeté un coup d’œil rapide par une fenêtre. La place semblait déserte et le mobilier en bon état, il y avait donc des chances qu'il reste du matériel utile là-dedans.

Les nuages flottaient dans le ciel à allure lente et lâchaient parfois des petites pluie sur la ville tandis que Victor avançait avec sa machette au côté gauche et son pistolet au côté droit dans son étui. Il arriva dans la rue où se trouvait le bâtiment qu'il avait repéré au bout d'un instant. Il fit une pause au coin de la rue. Il observa la situation. Il y avait quelques zombies éparpillés dans la rue. En soi, ils ne poseraient aucun problème, mais il pouvait en avoir d'autres aux alentours et si le bruit d'un combat rameutait tout le patelin, la situation tournerait rapidement au vinaigre...

Alors qu'il allait chercher un angle de vue plus adapté pour analyser les risques liés aux mort-vivants, il remarqua à l'autre bout de la rue un véhicule qui arrivait à allure lente. Ce véhicule avait été modifié pour être renforcé afin de s'adapter aux combats en ville contre les zombies... ou les survivants.
Il y avait pas mal de monde dans l'espèce de gros pick-up. Et d'après ce que pouvait voir Victor, ils étaient bien armés.

Le problème était qu'il ne savait qui ces gens étaient et s'il y avait une autre "patrouille" qui suivait un chemin proche du leur. Ainsi, il pouvait risquer d'être cerné.
Le pick-up s'arrêta vers le milieu de la rue et les survivants qui l'occupaient descendirent pour se déployer dans le rue. Les quelques zombies qui trainaient furent promptement éliminer.

Victor devait bouger sinon il serait repérer et c'était la dernière chose qu'il souhaitait. Le secret et la discrétion étaient les meilleurs alliés des survivants peu nombreux et prudent. Mais les nouveaux arrivants étaient nombreux et se déployaient rapidement. Deux d'entre eux se rapprochaient de la position de Victor.

Ce dernier bougea silencieusement et alla de cacher derrière une voiture en ruine plus loin dans la rue perpendiculaire à celle où se trouvaient les autres survivants. Il avait remonté environ 25 mètres pour y arriver. Il s'accroupit derrière l'ancien véhicule au niveau d'une roue pour éviter que ses pieds puissent être visible par en-dessous.
Par précaution, il dégaine son pistolet. Les deux survivant arrivèrent au croisement des deux rues et observèrent les alentours.

Si jamais, il venait à être repéré, Victor opterait sans doute pour la fuite. Un repli stratégique. Après tout ces gens là pouvaient être très dangereux. Et vu leur équipement, il était probable que ce ne soit pas n'importe qui. Selon ses déductions, il n'y avait pas beaucoup de groupe de survivant qui possédaient un tel arsenal.

Il faisait frais et humide en cette journée de fin avril. Terry avait remonté son col jusqu'en haut. Cela ne faisait qu'une poignée de jours qu'il avait quitté la forêt pour entrer dans Salem et retrouver un semblant de civilisation ou du moins pour ce qu'il en restait. Après une longue période dans les bois, ça lui faisait tout de même du bien de déambuler de nouveau dans des rues bitumées, zigzaguer entre les carcasses de voitures, entrer dans des magasins bien que vidés de leur contenu utile.
Dans l'un, il avait été accueilli par le caissier. Putréfié, zombifié. Terry lui adressa le bonjour, lui demanda s'il restait quelques vivres à vendre. Faute de réponse intelligible, il en déduisit que c'était période vache maigre en ce moment. Il le braqua alors avec son pistolet et lui exigea le contenu de la caisse. Assez plaisanté, c'était inutile de gaspiller une balle. Il se débarrassa de son interlocuteur d'un coup de couteau dans le crâne.

C'était aussi son premier zombie depuis une belle lurette. La ville ... Il n'avait jamais été à Salem. A un abri bus, il s'instruisit du plan de ville placardé, repérant les axes et bâtiments principaux. Une vue d'ensemble pourrait servir. Un immeuble d'habitation assez haut serait parfait. Il en avisa un et y entra. L'exploration urbaine n'était pas son fort, mais l'escalier principal était éclairé au travers des fenêtres. Il n'était pas question pour l'heure d'aller visiter les étages. Il monta au plus haut, fit sauter le cadenas qui gardait l'échelle de secours et s'en servit pour accéder via une trappe à la terrasse.
Accroupi au bord du toit, il jeta un regard circulaire sur Salem. La météo du jour ne lui permettait pas de voir très loin. Pas de signe visible de vie : pas de fumée, de signaux lumineux, de bruit de ville. A nouveau, il se sentit étrangement seul. Mais pas pour longtemps. Un pick-up -au son du moteur- circulait dans les environs à vitesse réduite. Il avait stoppé à quelques pâtés de maison de là. Pas moyen de l'apercevoir.

La curiosité l'emporta et il redescendit quatre à quatre dans la rue. Des coups de feu l'aidèrent à s'orienter. Il s'approchait. Il vit alors des hommes bien armés faire le nettoyage. Qui étaient-ils ? Mieux valait les observer avant de prendre contact. Il aperçut un autre homme qui se glissa dans une rue de côté comme fuyant ce groupe.
De là où il était arrivé, Terry pouvait repartir en arrière dans une rue parallèle à celle que l'homme seul avait prise. En tournant à la prochaine, il tomberait sur sa route. Quitte à retrouver du monde, il préférait faire face à une personne seule plutôt qu'à tout un groupe.

Le silence qui pesait sur la rue était stressant. Quelques coups de feu intempestifs avaient retentit un instant auparavant. Il s'agissait sûrement des autres membres de ce mystérieux groupe de survivants qui faisaient le ménage dans le périmètre autour de leur véhicule. Mais pour l'instant, ce n'était pas eux qui inquiétaient le plus, c'était les deux survivant qui remontait la rue vers sa position. Il entendait le bruit de leur bottes sur le sol. Ils cherchaient sans doute à sécuriser un maximum l'endroit pour leurs camarades. Ou peut-être était-il simplement en quête de matériel ou de n'importe quoi d'utile...

La situation restait la même pour Victor. Sa position était compromise et il ne voulait pas avoir affaire avec ce groupe. Peu importait s'il le voyait, il ne voulait pas qu'il puisse le suivre si jamais il fuyait et il ne souhaitait pas entamer une discussion avec eux où il risquait de laisser échapper des indices sur sa planque sans le vouloir...
Toutefois, les deux survivants avançaient à allure lente, en examinant attentivement les bâtiments qui bordaient la rue dans laquelle ils se trouvaient. C'était sa chance de changer de position pour un endroit plus à couvert et avec moins de risques.

Il jeta un dernier coup d’œil aux survivants qui progressaient vers lui. L'un des deux indiqua un bâtiment sur le côté de la route et ils tournèrent leur regard vers là-bas, offrant ainsi une occasion à Victor de changer de cachette.
Ce dernier s'élança, plier en deux pour être moins visible, vers un croisement à l'opposé qui lui permettrait de rejoindre une rue parallèle à celle où il se trouvait actuellement. De là-bas, il serait bien plus en sécurité que là où il était.

Il réussit à rester silencieux pendant qu'il se précipitait pour atteindre le croisement. Mais alors qu'il allait passer dans l'autre rue, il marcha sur un morceau de verre qui se brisa en émettant un bruit assez fort.
Victor ne se retourna pas pour voir si les deux survivants qu'il fuyait s'étaient retournés et l'avait repéré. Il accéléra la cadence pour trouver une cachette au plus vite. Alors qu'il était bien avancé dans la rue, il entendit un des survivants derrière lui crier :

- Et toi, là ! Arrête-toi !

Au bruit, il sut qu'ils n'avaient pas encore atteint la rue dans laquelle il courait mais ça ne devrait pas tarder. Il entra dans un bâtiment avec la porte ouverte pour être à couvert d'éventuels tirs de ses assaillants. Rapidement, il vérifia qu'aucun zombie ne l'attendait à l'intérieur. Coup de chance, l'endroit semblait avoir été nettoyé depuis un petit moment déjà.

Il reprit sa respiration et entendit les pas des survivants qui avançaient à une allure régulière mais prudente. Il vérifia que son arme était bien chargé et prête à faire feu, ce qui était le cas, et il chercha un moyen de fuir en s'enfonçant dans le bâtiment mais la porte qu'il trouva était bloqué.
Il se cacha alors derrière une table renversé qui pourrait aisément le dissimuler ou l'aider à prendre en embuscade les deux survivants. Il s'accroupit derrière la table et attendit...

Terry avançait de son côté à pas pressés pour contourner le bloc. Il arrivait lui aussi au fameux croisement quand il entendit un bruit de verre brisé puis une voix plus lointaine :

- Et toi, là ! Arrête-toi !

Des pas lourds dans le bâtiment d'angle. Pour sûr que quelqu'un venait d'y entrer. Terry avait avancé trop vite sans prendre de précaution, il avait sans doute manqué de peu de se télescoper avec une autre personne. Il récupéra tranquillement son souffle et son rythme cardiaque. Il n'avait jamais traqué, chassé en ville. Il saisit son couteau de chasse fermement dans la main gauche, son revolver dans la droite.
D'autres pas. Deux personnes. Sûrement le binôme qu'il avait vu prendre la même rue que l'autre homme ne faisant pas partie du groupe. Le traquaient-ils ? Les fuyait-il ? Ils passèrent la porte du bâtiment. Terry en profita pour jeter un oeil dans leur rue : aucun de leurs compagnons en vue. Il se glissa le long du mur, l'entrée n'était qu'à une dizaine de mètres.

- Allez, montre-toi. On veut juste discuter !

Quel camp choisir ? Il y avait à l'intérieur une proie face à deux chasseurs. Terry avait passé un long moment dans un groupe de survivants qui ne cherchaient qu'à recréer un semblant de vie normale. Il avait été confronté également à plusieurs reprises à des pilleurs sans foi ni loi. Il avait plus d'une dent contre eux. A repenser à eux, son sang bouillait à l'intérieur. Une décision était à prendre et vite. Un coup d'oeil au ciel. Peu de soleil, peu de lumière. Il se présenta dans l'encadrement de la porte. Les deux lui tournaient le dos, l'un en retrait par rapport à leur cible, sur la droite et l'autre sur la gauche un peu plus loin, armes braquées. Terry tendit le bras, aligna, ajusta, ferma un oeil et abattit d'une balle en pleine tête celui qui était le plus près, celui de droite. Le second se retournait que Terry l'atteignait en pleine poitrine. Il dût s'y reprendre une deuxième fois pour qu'il s'effondre à terre.
Terry n'avait pas l'intention de s'attarder trop longtemps, le coin allait vite devenir malsain. Il se pencha vers sa première victime, écarta les pans de sa veste et le fouilla rapidement pour dénicher de la bouffe. Date de péremption largement dépassée, mais c'est toujours ça de pris. Il ne s'avança pas plus dans la pièce pour ne pas créer une nouvelle situation de conflit avec celui qui restait. Il lui laisserait l'autre cadavre en signe de ... euh... bah en signe qu'ils étaient quitte.
Il se releva et se dirigea vers la sortie, couteau rangé dans l'étui, révolver toujours à la main.

- Je te laisse le second. Bonne chance.

Il avait à peine pointé son nez dehors qu'une volée de balles claqua pas loin. Les autres se ramenaient déjà, merde !

- On aura plus de chance à deux !

Il ne savait pas à qui il avait à faire, s'il pouvait lui faire confiance ou non. Mais à choisir, à ce moment précis, dans cette situation, c'était la meilleure solution qui lui apparaissait. Il pourrait aussi tenter sa chance seul de son côté, mais combien étaient-ils en face ? Il n'avait pas vu le nombre exact d'occupants dans le pickup.

Les deux hommes qui le poursuivaient s'étaient approchés dangereusement de sa position. Il se trouvait dans la rue en face du bâtiment où il avait trouver refuge. Ces derniers essayèrent de le pousser à sortir de sa cachette avec des phrases rassurantes un peu cliché. Victor ne s'y laissa pas prendre et ne bougea pas d'un pouce.
Il était tendu mais prêt à se battre s'il le fallait. Il était désormais certain que ce groupe de survivant ne voulait pas du bien aux autres personnes encore en vie qui venaient à croiser leur chemin.

De la sueur commençait à couler sur son front tandis qu'il s'apprêtait à passer à l'action. Son plan était de neutraliser rapidement les deux hommes pour s'enfuir d'ici le plus vite possible. Il ferait un détour avant de rejoindre la planque de son propre groupe afin d'éviter d'être suivi.
Mais alors qu'il allait mettre son plan à exécution, des coups de feu retentirent dans la rue et firent écho dans tout le quartier. Si le compte de Victor était bon, il y en avait eu trois ou quatre et les deux bruits sourds qu'il entendit quasiment en même temps indiquait que ses deux poursuivants étaient tombés au sol.

Il se risqua à jeter un coup d’œil discret et vit un autre homme qui lui lança un regard rapide. Ce nouveau venu se pencha sur l'un des deux hommes qu'il venait d'abattre et le fouilla pour récupérer ce qui était récupérable.
Une fois cette fouille effectué, l'homme déclara :

- Je te laisse le second. Bonne chance.

C'était exactement le genre de raisonnement qui plaisait à Victor. Cela montrait que l'homme en avait vu des dures jusque là mais qu'il conservait quelques principes de bases pour le guider. Et le fait qu'il ne veuille pas s'attarder avec Victor ne lui posait aucun soucis, au contraire. Il pourrait rentrer plus rapidement.
Il ne s’embarrassa même pas à répondre au nouvel arrivant qui avait neutraliser ses poursuivants. Et tandis que ce dernier s'en allait, Victor s'approcha du second corps pour effectuer lui aussi une fouille rapide avant de prendre la tangente le plus vite possible. En effet, le quartier allait bientôt grouiller de zombie et de survivants opportuniste, sans compter les autres membres du groupe des deux nouveaux-morts.

Morts ? Pas vraiment, le second corps eut un soubresaut à l'approche de Victor. Ce dernier ne fit pas dans la dentelle et asséna un grand coup de crosse sur le crâne. L'homme tomba dans une inconscience profonde ou mourut, Victor ne s'attarda pas à le vérifier. De toute façon, vu comment il perdait son sang, ce gars-là ne tiendrait pas très longtemps.
Il récupéra des munitions assez rare pour qu'un sourire vint se planter sur son visage. Il s'agissait d'environ 150 Cartouches de .50 BMG. Il les ramassa rapidement et les mit dans son sac de randonnée qui pesa beaucoup plus d'un coup.

Alors qu'il allait s'en aller, le type qui lui avait sauvé la mise revint en courant et une pluie de balle ricocha sur les murs dans un boucan du tonnerre.

- On aura plus de chance à deux !
- Faut qu'on se tire d'ici le plus vite possible sinon on va se faire encercler ! répondit du tac au tac Victor.

Il reprit en main son pistolet et se prépara à faire feu pour s'en aller. Il s'approcha du mur pour jeter un regard sur la situation. Des rafales fusaient encore vers leur position mais les gars d'en face semblaient s'être calmer en voyant que ceux qu'ils poursuivaient étaient à couvert. Un d'eux se détacha et sortit du couvert d'une voiture en rade. Victor n'hésita pas une seconde et pointa son arme vers ce survivant et tira. La balle vint se loger dans la clavicule de l'homme qui s'effondra en gémissant de douleur et en pissant le sang.

Le jeune homme se retourna vers l'homme qui l'avait rejoint. Ils avaient besoin d'un plan et vite.

- Faut qu'on sorte et qu'on se tire par des rues qui nous offriront un couvert et qu'on trouve un endroit plus discret pour se cacher en attendant qu'il se casse. Si tu connais un chemin pour se tirer plus facilement d'ici, dis le maintenant. Sinon on va devoir passer par la rue en les poussant à se mettre à couvert en tirant et en utilisant beaucoup de munitions.

Il ne connaissant pas cet homme, mais bon gré, mal gré, ils étaient tous les deux dans la même galère et ils ne pourraient en sortir qu'ensemble.

Spoiler:

Son vis-à-vis s'était dressé de derrière sa cachette, visiblement mis en confiance par l'attitude détaché de Terry. Terry en profita pour le détailler rapidement : même taille, même corpulence, quelques années de plus. Ils auraient pu être frères. cette idée lui rappela sur le coup son propre grand frère, mort dans leur enfance. L'homme s'occupa de l'autre assaillant et trouva un plus beau butin en le fouillant. Il rangea cela dans son sac. Il y avait de l'automatisme dans ses gestes, de la détermination et de la volonté. Cela faisait un bail qu'il trainait dans les parages, qu'il avait l'habitude de ce genre de situation.

Quand les balles fusèrent dans leurs directions, l'homme ne perdit pas contenance. Là aussi il y avait du vécu.

- Faut qu'on se tire d'ici le plus vite possible sinon on va se faire encercler !

Joignant le geste à la parole, il s'était approché de la porte d'entrée pour observer l'extérieur. Ils étaient à l'abri du bâtiment bien que la 2nde porte fermée derrière eux les condamner à retourner dehors. Un des assaillants qui avaient pris position de l'autre côté de la rue derrière les carcasses de bagnoles tenta une approche en leur direction. Bien mal lui a pris, le camarade de Terry avait tiré, un coup. La balle toucha sa cible au niveau d'une épaule. Beau tir.

- Faut qu'on sorte et qu'on se tire par des rues qui nous offriront un couvert et qu'on trouve un endroit plus discret pour se cacher en attendant qu'ils se cassent. Si tu connais un chemin pour se tirer plus facilement d'ici, dis le maintenant. Sinon on va devoir passer par la rue en les poussant à se mettre à couvert en tirant et en utilisant beaucoup de munitions.

Il avait une voix claire et posée, sûr de lui. Terry ne sut que lui répondre de suite, marquant même un court moment d'hésitation. Il n'avait guère envie de gaspiller des balles juste pour couvrir leur fuite et pour ce qui était de choisir une direction, il était mal placé pour être de bon conseil étant tout nouvel arrivant en ville. Débattre sur le meilleur plan à suivre n'était pas forcément non plus à faire de suite. Un homme parmi leurs adversaires du jour était à terre et tous les leurs ne s'étaient pas encore pointés, il fallait fuir maintenant.

- Suis-moi !

Terry l'enjoignait à lui emboîter le pas au plus près et au plus vite. A l'extérieur du bâtiment, il tira sans trop viser une fois en direction de l'adversaire touché à l'épaule qu'un de ses potes traînait à l'abri. Son tir frappa le mur derrière ceux-là. Il continua sa course à demi penché et tourna dans la rue d'où il était arrivé. Il se rappelait que plusieurs caisses et même un camion poubelle y trainaient, leur offrant un couvert quasi jusqu'au bout de cette rue. Terry marqua une pause justement derrière le camion pour attendre son comparse, le couvrir en cas de nécessité et reprendre rapidement son souffle. Deux morts et un blessé dans les rangs adverses devraient leur donner matière à réflexion avant de continuer la poursuite.
Aucune tête ne se présentant, ils en profitèrent pour reprendre rapidement leur conversation. Terry l'avait sans doute laissé échapper par l'intonation de sa voix ou son regard perplexe, son interlocuteur semblait avoir deviné qu'il était un nouveau venu.

- J'viens d'arriver en ville depuis peu. Si tu connais mieux le coin je te suis avant qu'ils rappliquent avec leur pickup et leur groupe au complet.

Terry l'invitait à prendre le relais pour cette partie de jeu du chat et de la souris dans Salem. Il avait hésité à se présenter rapidement, mais pensa qu'il était encore trop tôt pour créer un quelconque lien de proximité avec son compagnon du moment. Ils étaient dans une galère commune. Leur fonctionnement en tandem était efficace jusqu'à présent, le tutoiement était déjà une bonne marque de confiance.

Son compagnon d'infortune réagit rapidement aux injonctions de Victor. Après un court instant de réflexion, il s'élança dehors en criant :

- Suis moi !

Tout en sortant du bâtiment dans lequel ils étaient bloqués, l'homme tira un coup de semonces pour couvrir leur fuite. Victor en fit de même. Deux balles vinrent ricocher non loin du couvert d'un des survivants qui les attaquaient sans faire mouche. Une grimace de déception lui traversa le visage. Il n'aimait pas gaspiller des balles comme cela mais il n'avait pas le choix. La dernière chose qu'il souhaitait, c'était de prendre une balle dans le dos alors qu'il courrait.

Le survivant allié de Victor mena la marche jusqu'à ce qu'ils puissent tourner dans une autre rue et se mettre à couvert. Les deux hommes courraient plié en deux pour réduire leur surface atteignable par leurs assaillants.
La nouvelle rue dans laquelle ils se trouvaient leur offrit un couvert appréciable et les avantageaient pour se planquer. Un camion était échoué en plein milieu de la route et bloquait la vision. Il suivit son allié du moment jusque derrière le camion où ce dernier fit une pause après leur petit sprint. Victor en profita pour mieux observer son compagnon, ce dernier faisait à peu de choses près la même taille et avait un poids qui semblait équivalent. Il y avait quelque chose dans son attitude qui disait qu'il était nouveau en ville.
Cela ne faisait pas une grande différence pour Victor vu que lui et son groupe vivait plutôt en autarcie pour le moment et coupé du monde. Lors de leur sorties, il n'y avait eut aucun contact avec d'autres survivants, jusqu'à aujourd'hui. De toute façon, cet homme l'avait aidé, il devait donc être un minimum digne de confiance.

- J'viens d'arriver en ville depuis peu. Si tu connais mieux le coin je te suis avant qu'ils rappliquent avec leur pickup et leur groupe au complet.

Le pickup serait un désavantage dans une poursuite en pleine ville avec autant d'obstacles sur leur chemin. Sans doute, que les hommes qui étaient encore en vie et avec qui ils s'étaient battus attendaient leurs comparses pour commencer la poursuite. Ou alors craignaient-ils une embuscade et avançaient prudemment ?
Le problème restait le même et la solution également. Il fallait se tirer d'ici au plus vite. Semer leurs ennemis et rentrer à la planque. Mais avant ça Victor devrait se séparer de son compagnon. Aussi sympathique avait été son intervention, ça n'en faisait pas une personne de confiance pour autant après cette poursuite.

- Par là, fit simplement Victor en montrant une petite ruelle qui tournait plus loin dans la rue où ils se trouvaient.

Il partit au grand trot pour éviter que les poursuivants ne les voient s'enfuir par la ruelle. S'ils prenaient assez d'avance, ils auraient l'occasion de les semer rapidement. De toute façon, même avec autant d'équipement, tout bon survivant ne se lancerait pas dans une course poursuite aussi mal préparé dans une grande ville.
Derrière lui, il entendait le bruit des foulées de son compagnon qui l'avait suivit. Ils arrivèrent rapidement dans la ruelle. Alors qu'ils venaient de tourner, ils purent entendre des bruits de voix derrière le camion sur le point de franchir l'obstacle.

- Bordel ! Le camion nous bloquent la vue !
- Grouille toi avant qu'ils ne disparaissent complétement !!

Mais devant Victor, en plein centre de la ruelle, un zombie qui avait de l'âge leur barrait la route. Il s'élança avec sa machette dans la main droite et d'un geste vif, il défonça le crâne du mort-vivant qui était en stade avancé de décomposition.
La ruelle débouchait sur une autre rue, où il y avait un plus grand nombre de mort-vivants. Cela pouvait leur poser problème comme cela pouvait leur offrir une chance de placer un obstacle plus conséquent entre eux et leurs poursuivants.
Rapidement, il adressa une question à son compagnon :

- Soit on tente de traverser pour attendre l'autre ruelle là-bas, ça serait tendu mais jouable... Soit en rentres dans ce bâtiments et on se planque à l'étage, mais y'a peut être des cadavres dedans.

Il termina sa phrase en désignant un ancien magasin de fringues et articles de sport sur leur droite. A travers les vitrines, on ne distinguait aucun zombie visible. Mais les apparences pouvaient être trompeuses. Victor hésitait. Finalement il donna son avis quelque secondes après.

- Je suis d'avis de tenter notre chance dans la rue. Les zombies sont éparpillés. On pourra zigouiller les quelques uns qui s'approchent trop et s'enfuir par la ruelle. On pourra trouver une planque plus sûre là bas, selon moi. Le temps que ça se tasse.

Il regarda derrière lui pour surveiller la ruelle en attendant la réponse de son allié d'infortune.

- Par là !

Terry suivit son compagnon dans une ruelle. Ils accélèrent leur course alors qu'ils entendaient leurs poursuivants et tombèrent sur un zomb'. Terry n'eut pas à s'en occuper, l'autre le fit d'un coup de machette bien placé. Mais il n'était que le premier de toute une floppée de morts vivants décomposés. Mordeurs devant, chasseurs derrière. Sur le coup, Terry en voulut à son guide de l'avoir mené ainsi entre deux feux.

- Soit on tente de traverser pour atteindre l'autre ruelle là-bas, ça serait tendu mais jouable... Soit on rentre dans ce bâtiment et on se planque à l'étage, mais y'a peut être des cadavres dedans.

Par bâtiment, il proposait un ensemble de magasins d'articles de lingerie et de sport. S'enfermer entre 4 murs avec deux sortes d'ennemis dans les parages ne l'emballait guère. Son comparse s'interrogeait également.

- Je suis d'avis de tenter notre chance dans la rue. Les zombies sont éparpillés. On pourra zigouiller les quelques uns qui s'approchent trop et s'enfuir par la ruelle. On pourra trouver une planque plus sûre là bas, selon moi. Le temps que ça se tasse.

Franchir un groupe de zomb' ... Risqué mais ça aurait l'avantage de les placer entre eux deux et les autres. Ca ralentirait ces derniers qui perdront sûrement du temps et des munitions pour s'en défaire. L'idée était audacieuse mais bonne. Et pour prendre une décision rapide autant opter pour le premier choix énoncé.
Terry montra son adhésion d'un hochement de tête ferme.

- OK. Et si on veut laisser croire aux autres qu'on a pu aller se planquer dans ce bâtiment, essayons de repousser les zombies plutôt que les abattre.

Non seulement ils éviteraient de gaspiller des balles et de laisser une trace de leur passage, en plus, ça en laisserait d'avantage debout pour les autres. Après tout, ils avaient tout deux un bon pas de course, ça pouvait le faire. Cependant, avec son couteau et son pistolet, il se sentait un peu démuni pour les tenir à distance. Le moment n'était pas forcément propice à perdre du temps, mais Terry se dirigea vers un amoncellement de poubelles et détritus en quête de tout objet qui pourrait faire office de bouclier, genre un couvercle de poubelle. Pas de couvercle de poubelle, mais du matériel de chantier. Il y avait des barres de métal, en saisit une pour lui, en attrappa une autre qu'il lança à l'attention de son compagnon.
Terry jubila intérieurement d'avoir fait cette découverte utile. Certes, il aurait bien aimé prendre tout le stock. Au pire, il y reviendrait ultérieurement. Ou pas. Ou ptêt que d'autres y passeront avant lui. Bref. Il fit tournoyer sa barre dans les airs pour en jauger le maniement et s'élança en premier dans la meute de zomb'.
Le plus proche, isolé, il lui éclata le crâne. Il en repoussa un second de la pointe, puis un autre. Il avançait aussi vite qu'il pouvait, traçant la route pour lui et son compagnon sur ses pas qui vint le seconder pour repousser d'un autre côté.

L'exercice fut éprouvant, mais ils franchirent l'obstacle et purent repartir à pas forcés jusqu'à une autre ruelle. Il avait besoin d'un peu de repos maintenant. Ils forcèrent leurs jambes encore quelques dizaines de mètres supplémentaires en direction d'un bâtiment qui leur paraissait propice. Ils ouvrirent la porte donnant sur rue et la refermèrent derrière eux après s'être assurés qu'il n'y avait pas de bruit suspect à l'intérieur de prime abord.

Terry était exténué comme s'il avait courru le marathon. C'est la première fois qu'il se retrouvait dans le rôle de la proie. La confrontation avec le groupe de survivants puis de zomb' était aussi une première, qui plus est dans un environnement urbain. Son baptême du feu en un sens. Il s'en était bien sorti, cela il le devait pour partie à la chance et pour partie à son binôme. Il lui adressa d'ailleurs un sourire satisfait et lui lâcha son prénom :

- Terry.

Son compagnon d'infortune fut d'accord pour traverser la rue où de nombreux zombies avaient élu domicile. Il voulait utiliser une méthode pour repousser les mort-vivants plutôt que de les tuer pour empêcher les poursuivants de trouver rapidement le chemin qu'ils avaient empruntés.
C'était logique et Victor ne contredit pas l'homme sur ce point. Ce dernier dénicha des barres de fer dans un coin et lui en refila une.
Il rengaina son revolver et sa machette pour mieux tenir la barre de métal. En cas d'urgence, ses armes étaient facile à attraper. Par contre, il ne faudrait pas commettre d'erreur où les zombies risquaient de les déborder.

Victor jeta un coup d’œil à la rue. S'ils se dépêchaient, les mort-vivants n'auraient pas le temps de se masser sur eux et de les déborder comme il le craignait.
Son allié s'élança et il le suivit, juste derrière lui. Un premier zombie fut abattu par l'homme qui accompagnait Victor et lui-même fracassa le crâne d'un zombie qui s'approchait par l'arrière. Durant leur course vers l'autre côté de la route, il repoussa à coup de barre de métal pour les faire tomber, plusieurs zombies. Mais la surprise des mort-vivants qui ne les avaient pas repérés avant le début de leur course et la vitesse des deux survivants leur permit de passer avant que cela ne se gâte.

Ils se dépêchèrent de mettre un peu de distance entre eux et la rue pleine de cadavres ambulants. Ensuite, ils pénétrèrent dans bâtiments qui avait l'air sûr. Toutefois, avant d'y entrer, ils écoutèrent s'il y avait des bruits et lorsqu'ils entrèrent, ils vérifièrent attentivement que la place était sécurisée.
Les deux hommes avaient le souffle court et profitaient de cette cachette pour reprendre leurs esprits. Ils avaient eut de la chance que les zombies soient dispersés dans cette rue et n'ait pas eut le temps de se masser pour se jeter sur eux. Certains avaient dû tenter de les suivre dans la ruelle mais ils ne seraient pas une menace pour le moment.

- Terry, se présenta l'homme.

Victor le regarda dans les yeux pour essayer de jauger la personne. De toute évidence, il semblait honnête et du genre à aider quelqu'un dans le besoin. Ses réactions et sa façon d'éliminer les zombies démontraient une grande aptitude à survivre contre le fléau de l'humanité. Pour ce qui était de ses motivations, il ne pouvait pas en dire grand chose puisqu'il ne le connaissait pas.
Finalement après un instant de silence, où seul le souffle haletant, qui reprenait un rythme normal peu à peu, se faisait entendre, Victor prit la parole.

- Victor, fit-il simplement avec un hochement de tête.

Alors que les présentations étaient faites, on pouvait entendre des râles de zombies dans la ruelle qu'ils avaient empruntés pour entrer dans ce bâtiments. Le point encourageant est que ces râles ne semblaient pas très nombreux.
Tandis que Victor allait reprendre la parole, des coups de feu retentirent. Ils provenaient de la grande rue où la majorité des mort-vivants étaient massés. La masse devait être bien plus compact que lorsqu'ils avaient traversés.
Les détonations étaient nombreuses et des cris humains étaient audibles. Pas des cris d'agonie mais de rage et de colère. Étaient-ils en colère contre eux, les deux survivants qui leur avaient échappés ? Ou contre les zombies simplement ? Impossible à dire. Mais quand les balles cessèrent de fuser après quelques instants, les bruits caractéristiques des mort-vivants étaient toujours présents, mais plus dans la ruelle.

Victor souffla de soulagement. Leurs poursuivants avaient sans doute rebrousser chemin. Ou, plus improbable, ils avaient été dévorés par les zombies.

- Je suggère qu'on fouille un peu l'endroit et qu'on attende un moment pour sortir. Quand ça sera plus calme.

- Victor.

Terry observa encore une fois le visage de son interlocuteur afin de le mémoriser. Peut être se recroiseraient-ils à l'occasion.
Il s'était assis, le dos appuyé contre le mur pour se reposer. Dehors, les bruits s'atténuaient. Les tirs restaient lointain et tous les zomb' du coin avaient pris cette direction. Ils avaient semé leurs divers poursuivants. Dommage en un sens, Terry aurait bien aimé se frotter un peu plus à eux. Il en avait tué un de sûr, pas avec gloire, sans traque. Une simple exécution. Mais beaucoup de balles et d'énergie ont été dépensées. Il devra se montrer plus prudent, plus préparé la prochaine fois. Et il avait besoin d'en savoir plus sur Salem et la population qui la composait.

- Je suggère qu'on fouille un peu l'endroit et qu'on attende un moment pour sortir. Quand ça sera plus calme.

Victor l'avait extirpé de ses pensées. Ouaip. Quitte à être tranquilles un moment, autant  fouiller les lieux avant de se séparer comme il semblait le sous-entendre. Terry se redressa et laissa sa barre à terre.

- Je te laisse les barres si ça t'intéresse.

Terry n'en avait pas usage dans l'immédiat. Cela l'encombrerait plus qu'autre chose. Il lui proposa de fouiller en même temps chaque niveau, ce serait plus prudent en cas de rencontre imprévue avec un résident putréfié. Ils s'attaquèrent donc au niveau actuel, en silence. Pas par gêne, ne sachant surtout pas quelle question pourrait en demander trop.
Terry était tout de même curieux et tenta sa chance.

- T'as un groupe ? J'en avais un avant, dans l'est du pays.

Pendant qu'il écoutait la réponse, il dégota au fond d'un tiroir une boîte d'allumettes. Il la secoua tant pour entendre ce bruit familier que pour en deviner la quantité. Elle était pleine. Terry n'était pas fumeur, mais pour allumer un feu ce serait pratique.

- Avant qu'on se sépare... Terry hésita un temps avant de poursuivre. Que sais-tu des Raiders ?

Terry pariait que Victor n'en était pas un, mais avait un caractère à s'opposer à eux. Mais par cette question, il craignait d'en dévoiler trop sur lui. Il s'ouvrit ainsi un petit peu à l'autre. Ces derniers mois, il n'avait eu aucun contact humain, cela l'aurait presque désociabilisé.

Les barres n'intéressaient aucunement Victor. Elles seraient encombrantes pour le chemin du retour. Il fit un signe de refus de la tête pour signifier à Terry qu'il ne souhaitait pas garder les armes de fortune qu'ils avaient utilisés pour traverser la rue et repousser les zombies qui la peuplaient.
Ils se mirent à fouiller les pièces du bâtiment dans lequel ils avaient trouvé refuge en attendant que les choses se calment dehors. Il ne parlait pas beaucoup car il ne savait pas trop quoi dire à son compagnon du moment et il n'était pas sûr de devoir lui faire confiance. Parfois des survivants attendaient des services en retour des leurs. Victor ne pensait pas en devoir à Terry puisqu'il l'avait aidé également à prendre la fuite. Selon lui, ils étaient quitte.

Victor trouva dans un placard plein de toiles d'araignées une petite boite à munitions classique. C'était un coup de chance. Il les observa et reconnut des cartouches de 357 Magnum. Il n'y en avait que 6 mais c'était déjà bien. De toute façon, il n'était pas sûr qu'il y ait un 357 Magnum à la planque.
Tandis qu'il rangeait les cartouches dans son sac, au côté des autres munitions qu'il avait récupéré sur le cadavre d'un des assaillant, Terry brisa le silence qui s'était installé entre eux. Victor avait remarqué que le jeune homme qui l'accompagnait semblait curieux. Il était normal après tout, qu'une fois une telle épreuve traversé ensemble, de poser quelques questions.

- T'as un groupe ? J'en avais un avant, dans l'est du pays.

Question simple mais embêtante dans une telle situation. Il voulait faire confiance à cet homme, mais la prudence caractéristique de la plupart des survivants lui conseillait de ne pas trop en dire. Il ne voulait pas révéler la position de leur planque. Même s'il était honnête, il pouvait se faire capturer par le groupe qui les avait poursuivis, ou pire... par les Raiders qui lui feraient cracher les informations qu'il avait.
En y pensant, Victor se dit que les hommes qui les avait poursuivis étaient très probablement des Raiders. Peu de survivants de la région étaient aussi bien équipés.

- J'ai un groupe, répondit simplement Victor sans en dire plus. L'est du pays... Cela fait une trotte en fonction d'où tu es parti...

Victor continua à fouiller mais ne trouva rien de plus qui pouvait l'intéresser. Après un moment à fouiller les autres pièces, Terry reprit la conversation.

- Avant qu'on se sépare... Que sais-tu des Raiders ?

Victor se retourna vers Terry pour le regarder droit dans les yeux. Les Raiders étaient un sujet important... Grave, même !
Après quelques secondes, il décida de répondre.

- Les Raiders... Je n'ai pas trop d'informations sur eux mais j'ai subi beaucoup de leurs actions ce qui m'a permis d'apprendre deux ou trois trucs. Il s'agit d'un groupe extrêmement bien équipé et organisé. Ils doivent être très nombreux parce que lorsqu'ils ont débarqués à Salem, ils ont écrasés tous les grands groupes qui se partageaient la région sauf les Gardiens de la Prison. Ils ont passé un accord avec eux et ont fini par éliminer ou capturer tous les survivants de Salem pour les livrer aux Gardiens. Ensuite ils ont disparus.

Victor fit un pause. En déclarant ce qu'il savait, il se rendit compte à quel point c'était peu de chose. Il ne savait rien et ça l'inquiétait un peu.

- J'avais un groupe avant leur arrivée... Assez grand et bien équipé. Ils nous ont balayer et éliminer beaucoup d'entre nous. J'ai eu de la chance et j'ai été envoyé à la Marion County Jail. Là-bas, une émeute déclenché par une sorte de gang a eut raison des Gardiens et tous les survivants prisonniers ou presque ont repris leur liberté. Salem reste l'endroit le plus sûr. Des bâtiments pour s'abriter, des zones de chasses non loin... Les Raiders... eux... Je ne les ai plus croisé depuis le jour où ils m'ont capturé...

Victor se retourna pour refermer un tiroir qu'il avait ouvert et jeter un coup d’œil par la fenêtre. Tout était calme. Le moment était sans doute venu de reprendre la route pour rentrer.

- ... Jusqu'à aujourd'hui, termina Victor.

Il n'avait pas besoin de préciser sa pensée. L'autre ferait les déductions qui s'imposaient tout seul. Les poursuivants qu'ils avaient semés étaient trop bien armés, trop nombreux et trop insouciant pour être de simples survivants. Leur véhicule témoignait de leur richesse matérielle. La ténacité qu'ils avaient mis à les poursuivre, comme s'il voulait capturer ou tuer tous les survivants qu'ils croisaient. Cela ressemblait bien aux Raiders.
Quand il rentrerait, il informerait tout de suite les autres. Ils avaient croisés des Raiders. Les Raiders revenaient à Salem. En fait, ils étaient peut être déjà revenu sans que lui ou son groupe ne les croise mais cette fois-ci, il les avait vus.

Victor se dirigea vers la porte pour sortir du bâtiment. Terry se trouvait sur ses talons. Il saisit sa machette et vérifia que son revolver était bien en place et posa sa main sur la poignée.

- Content de te connaitre, Terry, dit Victor. Ne le prends pas pour toi, mais on va partir à quelques minutes d'intervalles et dans une direction différente.

Victor lui fit un demi-sourire, pour dire qu'il n'y avait pas de négociation possible, et abaissa la poignée. Il sortit prudemment dans la ruelle et ne vit qu'un zombie qui lui tournait le dos. Il lui défonça le crâne et reprit son chemin vers la planque de son groupe.

Spoiler:

HRP:

Victor avait bien un groupe. Pour survivre en ville, c'était sans doute vital. Il est vrai qu'à plusieurs, on peut se répartir les tâches, se reposer sur les autres. Les rencontres du jour le prouvaient. Avec un peu de chance, ils se recroiseraient à nouveau. Salem est une grande ville, mais quand la population a été décimée à plus de 90%, on voit moins de monde dans les rues.
Terry écouta les longues explications de Victor sur les Raiders. Il en avait beaucoup à raconter sur eux, les avait par trop croisés et avait même subi des pertes ... Visiblement, il ne les aimait pas non plus et ils régnaient en maître sur Salem à une époque proche. Les Gardiens de la Prison. Des alliés aux Raiders, donc des ennemis. C'était bon à savoir. Faudra qu'il aille jeter un œil à cette fameuse prison un de ces 4. S'il venait à croiser un Gardien, il aurait sans doute des infos à donner, de plein gré ou non ...

- Les Raiders... eux... Je ne les ai plus croisé depuis le jour où ils m'ont capturé... Jusqu'à aujourd'hui.

C'était bien des Raiders alors ! Il se félicita intérieurement d'avoir enfin démarré son besoin de vengeance. Il avait pu en abattre un à nouveau, un deuxième à eux deux. Il était arrivé à destination, fini de traverser le pays.

- Content de te connaitre, Terry. Ne le prends pas pour toi, mais on va partir à quelques minutes d'intervalles et dans une direction différente.

- C'est réciproque. Gaffe à toi.

C'était sincère. L'ennemi de ses ennemis pouvait être un ami. Sans doute Victor l'avait senti dans le même sens à son égard, ce qui avait facilité la mise en confiance.
L'heure de se séparer avait toutefois sonné. Victor partait en premier. Terry partirait un peu plus tard. Pour le lui montrer, il redressa une chaise pour s'avoir à une table. Il lui fit un signe de la main quand il sortit de la ruelle. Un zomb' traînait par là. Son compagnon de la journée lui retourna un signe pour lui dire que la voie était dégagée.
Ouvrant son sac, il en sortit la boîte de munitions pour recharger son arme. -4 balles -2 raiders. Le ratio sera à améliorer la prochaine fois ! Il devra également le nettoyer. Pas maintenant, plus tard. Remballant ses affaires, il pointa le nez à la porte. RàS. Il sortit.

HRP: