Le refuge des chasseurs

Il manque trop de place. Nous sommes les uns par-dessus les autres et je n’accepte pas que Phyllis soit consignée dans le petit cabanon avec moi. Elle dit que ce n’est pas grave, qu’elle en est heureuse. Mais à trois, car Wolfie me colle maintenant au cul depuis que je l’ai retrouvé en même temps que mon amour, les lieux sont trop petits. Et j’ai remarqué que mon amour regarde toujours les grosses plaines au loin. Elle m’a dit qu’elle trouvait que nous étions trop à découvert. Et je suis tout à fait d’accord avec elle. Alors, j’ai discuté avec William et je lui ai dit que j’allais me trouver un nid en forêt pour mon amour et moi. Dans une zone boisée et dense qui est mon élément et que je pourrais contrôler ce qui se passe. Avoir la sécurité pour mon amour et pouvoir chasser, cueillir et rapporter de la nourriture sur la table. Mon ami semblait déçu, mais il plia de mauvaise grâce. Il me promit qu’il allait bâtir une chambre pour nous trois et faire des défenses. Je le crois sur parole, car il est plus intelligent que moi et surtout que c’était son métier dans l’armée. J’avais bien entendu fait de la reconnaissance autour de notre air de vie, car je ne veux pas perdre le contact avec le groupe. Mais rien dans le coin. Il y a bien quelques petites fermes et des abris sommaires dans le coin, mais pas assez dans le bois, pas assez caché et surtout dans un état des plus lamentables. J’avais une carte détaillée des environs, que je dessinais dans un des calepins que Caleb avait trouvés. Mais la portion sud m’intéressait vraiment. Je me souviens de belles forêts dans ce coin là quand Isabella conduisait pour essayer de trouver des pièces de voitures.

Je suis partis le 13 avril au matin, après avoir promis à mon étoile que j’allais trouver un endroit d’où je pourrais lui jouer du violon et que nous serons en sécurité. Elle a voulu m’accompagner, mais je lui ai demandé de rester en sécurité avec les autres et de bien préparer son sac à dos. Elle m’a embrassée et m’a serrée tellement fort que je crois qu’elle a peur pour moi. Je l’ai serré en retour et nous sommes juste restés à nous regarder et passer nos doigts sur nos visages. Comme je vais m’ennuyer d’elle. Je sors à l’extérieur et Wolfie jappe après moi et me tourne autour.  Il sait que nous partons et je le flatte pour l’apaiser. Mais la voix de ma louve résonne et me demande ce que je fais. Je pointe le sud et j’écris au sol avec ma baïonnette.

Je vais essayer de trouver un chez-moi. Il y a trop de gens ici. Être dans le bois et pouvoir chasser. Je vais continuer à vous aider et je vais essayer de trouver un lieu à moins d’une heure et demie d’ici.

Estelle me parle et me surprend en me disant qu’elle va venir avec moi.  Je suis figée comme un chevreuil sur le bord du chemin avec la lumière des phares dans les yeux. Je ne sais plus quoi faire et surtout quoi penser. J’ai demandé à mon étoile de rester et là je ne sais pas quoi dire pour elle. Mais elle me dit avec son drôle d’accent que c’est Phyllis qui lui a demandé de venir avec moi et de sauvegarder mon ti-cul carboniser. Je rougis et je lève mon pouce pour lui signifier que ça me va. Mais alors le gros frère de ma louve arrive en disant qu’il vient aussi, car il pense que je vais essayer de charmer sa sœur. Je ne sais pas si c’est une blague ou bien qu’il est sérieux, mais je rougis violemment et je me détourne d’eux. Je les entends parler alors en français et Estelle me tape sur l’épaule pour me dire qu’ils sont prêts.

Nous partons alors plein sud, mais le temps change soudainement et il commence à pleuvoir.  Quand on est sous les arbres, ça va bien, mais dans les champs c’est dur de marcher. On glisse un peu et surtout le gros québécois. Il n’a pas l’air très agile, mais c’est normal vu la massue et le poids qu’il traine sur lui. Il souffle comme un bœuf, mais il continue. Et ce qui est vraiment étrange il a l’air d’aimer charger les rares charognards que nous rencontrons. Il est efficace, mais tellement bruyant. Et en plus, je dois retenir Wolfie pour l’empêcher de charger directement dans la bataille.

Je les guide au travers des terres et je peux dire que je suis dans mon élément. Je regarde souvent au sol quand le terrain me permet de pister et je les emmène en fin du compte vers une grange près d’une lisière de bois. Nous entrons et comme de raison il y a quatre zombies qui sont là pour nous accueillir.  Wolfie charge sur un pour le faire tomber et je l’achève avec ma baïonnette. C’est un long couteau, presque centimètres d’acier, mais qui est utile pour le survivant que je suis. Et ça passe comme dans du beurre dans l’œil du charognard. Estelle et son frère s’occupent des trois autres avec.

Merde de hell, ils sont bruyants mais efficaces!

Par acquit de conscience je fouille les poches du mort et je trouve une pierre grise à aiguiser. Je l’empoche et je m’accroupis près de mon chien-loup. Daniel lance un morceau de bois sur un tas et dit qu’il n’y a rien de bon dans la grange. Je lève les yeux au ciel et je pointe le tas de bois de construction. Il s’est même servir d’un pour fracasser la tête d’un charognard. Sa sœur lui dit de son erreur et je soulève mes maigres épaules. On ne peut pas les emmener, mais je peux les camoufler avec des poches de grains vides et de la paille qui traine tout près. Après quelques minutes on ne pourra pas dire qu’il y avait des matériaux ici. Je pointe alors la maison et les alentours de la ferme à Estelle. J’essaie de cacher ma laideur à son regard et j’écris alors un court mot.

Alors, on peut passer la nuit dans la maison et être au chaud. Mais je vais surveiller les environs pour essayer de voir si des gens sont passés il y a peu de temps. Alors, on fait quoi? Moi je peux dormir ici ça me dérange pas.

Je propose de rester tous ensemble et dans la maison ou ici peu importe ca me va.. Dan et moi on va fouillé la demeure et la ‘‘cleaner’’ pendant que toi tu fais ta ronde autour pour voir si tout est O.K .. C’est bon ?

Je fais signe que oui et je fais un geste de la main pour signaler  à Wolfie de venir avec moi. De son côté ma louve fais la même chose avec son frère. Je fais un rictus et songeant à un truc.

Merde de hell nous avons chacun à un animal de compagnie. Mais je préfère mon chien loup qui peut me suivre que Daniel qui gueule pour un oui ou un non… Mais il est utile à la meute alors…

Je vois les deux québécois se diriger vers la maison et moi je vais vers la forêt en restant visible aux quelques charognards  qui s’avancent vers nous. Comme ça ils seront attirer par nous et je pourrais les esquiver dans le bois du sud. Je m’avance alors tranquillement vers  l’orée et quand je suis sûr que les charognards sont bien appâter par ma gueule de porte-bonheur, je commence à disparaître graduellement à leurs vues. Je progresse tellement facilement dans ma zone de prédilection ma démarche ressemble presque à un gus de la ville qui se promène sur une rue déserte. Je vois les obstacles et je décide d’instinct si je les contourne, passe par en dessous ou bien les escalades. Wolfie semble en symbiose avec mes mouvements et nous sommes une bonne équipe de traque. Nous avançons plein sur juste au moment que je croise une trace fraîche. Wolfie plonge sa truffe dessus pour sentir et il me regarde comme pour me dire.

Alors Alpha on fait quoi ?

Je flatte son encolure et Wolfie s’assit près de moi, bougeant la tête de gauche à droite pour essayer de repérer un danger par la vision ou son ouïe sur développer. J’examine attentivement la distance des pas, l’orientation des pieds et la disposition du poids de la personne. D’emblée je peux affirmer que c’est un humain et non un charognard. Car le pas me semble régulier et surtout aligné. Vu la profondeur, et la pointure des bottes je pencherais pour un homme de bonne stature. Vu le chemin qu’il a pris, il s’y connaît un peu en mouvements discret. Mais pas assez pour lui permettre de passer incognito pour le chasseur que je suis. Je me lève et je continue à m'avancer sur le tapis de verdure partiellement sèche à cause de la densité des arbres qui m'entourent. J,avance un peu plus rapidement que d'habitude, mais je suis aussi silencieux qu'un fantôme. Papi aurait été fier de moi. J'ai ma baïonnette en main et je me dis alors.

Je dis me trouver du cirage ou bien un peu de graisse et de la cendre pour atténuer les reflets de ma lame.

Je continue à suivre le passage de l'homme et je remarque qu'l a ceuilli des baies près de son point de passage. Une preuve qui rajoute à mon hypothèse que c'est un survivant et que son habitation doit être dans le sud. Mais à cet instant je n'entend pas le grognement sourd de Wolfie ni que les oiseaux avaient arrêter leur chant. C'est bien une des première fois que je me fais surprendre dans les bois. Le Chasseur hurle dans mon esprit, gueulant à l'humain d'arrêter de rêvasser à Phyllis et à la douceur de ces étreintes. Quelque chose me pousse dans le dos et je tombe lourdement sur le sol, ma partie intact s'écorchant un peu sur une pierre coupante. Je me retourne aussitôt sur le dos, le Chasseur ayant pris le dominion de mon subconscient et je vois un zombie qui vient de sortir d'un fourré. Wolfie s'élance et le fait trébucher, me donnant le temps de me relever et de lui sauter dessus comme le Chasseur sait si bien le faire. Un premier coup de couteau au niveau de l’œil, ensuite le second œil, la bouche, la gorge et plusieurs au niveau du torse.  Mon côté sombre s'en donne a cœur joie et laisse libre court a sa rage de s'être fait prendre comme un chasseur qui commence à pratiquer ce loisir.  Après une dizaine de coups de baïonnette, j'arrête et je respire longuement pour me calmer. Je suis essouffler et je ne veux que partir loin de ce charognard qui a failli m'avoir. Je me relève et je laisse la dépouille là. Je m'en fous un peu et je continue encore quelques minutes avant d'arriver à l'orée du bois. Je vois un champ et de niveau du bois au sud. La piste continue plein sud. Je remarque à cette instant que je saigne un peu de ma joue gauche. Je fais un rictus et je décide de continuer et de retourner vers la ferme en faisant un cercle par l'ouest. Le retour est encore plus long, car je prend mille précaution et je dois éliminer un autre charognard. Mais cette fois c'est moi qui le surprend et il n'a jamais su ce qu'il lui était arriver. Près d'un bouleau j'utilise ma lame pour en extraire un peu de son cœur tendre sous son armure végétale et près de la maison de ferme je remarque un gros bouquet de lavande. J'en prend aussi car c'est un remède passe partout. Je fais un dernier tour d'horizon et je ne vois pas de danger immédiat. Les charognards ont été leurrer et Wolfie est calme. Donc on est les deux à ne pas sentir de danger.

Je vois Estelle et Daniel et je lève mes maigres épaules quand je comprend que j'ai pris trop de temps. Wolfie prend ses aises dans le salon dévaster et je sors mon calepin.

Il y a la forêt au sud et j'ai trouver quelques traces de passages d'un homme il n'y a pas longtemps, je dirais au grand maximum une journée. Après le boisé il y a un genre de champ ou de plaine et ensuite de nouveau du bois. On peu suivre les traces de l'homme et voir ou ça nous mène demain. J'ai vu un peu de trace de passage d'animaux en prime donc c'est un bon coin pour la chasse.  Je prend le premier tour de garde. On fait un feu dans le foyer ou non? Car je peux le démarrer et ensuite je vais me soigner.

Je laisse mon calepin à ma louve pour qu'elle puisse lire ma note. Je sors alors mes morceaux de bouleau pour désinfecter ma petite plaie au visage et une main se pose sur mon épaule pour m'arrêter.

Je sens le regard de ma louve se porter sur ma petite écorchure sur le côté de mon visage qui a été épargner par le feu. Elle n'a pas l'air de bonne humeur et je la sens sur la même longueur d'onde que Paloma. Les deux s'enrageaient quand je me faisais blessé. Et au ton qu'Estelle utilise dans sa phrase, je sais que si c'était un gus, et bien il va se faire donner toute une raclée.

Qu'est-ce qui ta fais ça ??

Je mine un zombie et que je suis tomber au sol et elle se clame. Son frère à l'air de surveiller les environs et je sais ce qu'il veut. Il aimerait sûrement que j'emmène les charognards a lui pour qu'il s'amuse. Je me demande si des fois ma louve a vraiment des liens familiaux avec la grosse brute. Et alors une pensée me traverse la tête.

Merde de hell, tu trouves qu'ils ne vont pas bien ensemble? Et toi et Phyllis vous êtes le couple du mois ou quoi? Te pose pas de question et laisse couler. Essaie d'être sympathique avec eux pour qu'ils oublient que tu es un monstre...

J'écris alors ce que j'ai observé et elle soulève ses épaules pour me dire qu'elle va me suivre. J'écrase alors la lavande avec ma baïonnette pour en extraire le jus et pour désinfecter ma plaie. C'est con de penser ça, mais j'espère que ca va partir. Car je serais laid de partout et je ne pourrais plus approcher les gens sans qu'ils m'attaquent. J'arrive pour me soigner mais la main douce de ma louve se pose sur mon épaule, m'arrêtant dans mon élan. Je commence à trembler un peu, me maudissant de ma peur des autres. Estelle commence à me soigner avec une douceur que je n'ai pu qu'apprécier de certaine personnes. Hewla, Isabella, Yuri, Mary et surtout de mon étoile Phyllis. Je respire profondément, surtout pour me calmer mais aussi pour apprécier ce petit geste. Je ferme les yeux et je pourrais croire que mon amour me soigne et prend soin de moi. à l'instant qu'elle fini, je lui prend la main pour la remercier. C'est moi ou elle a l'air heureuse de ce petit geste de ma part? Ça ne se peut pas qu'elle m'apprécie comme un ami déjà? Plus comme un gus qui sait quoi faire dans le bois. Qu'il est utile. Je chasse ses pensées bizarres de mon esprits et je songe naturellement à mon étoile. Ça arrête trop vite pour moi quand elle me dit qu'elle va chercher du bois pour que je démarre le feu. Je lui fais un petit rictus de remerciement et je me lève quand tout a coup un tonnerre de bruits déchirent la tranquillité. Ce n'est pas un orage mais bien un fusillade. Aussitôt le Chasseur prend d'assaut le dominion et l'Humain lui laisse le contrôle. Il sait que les coups de feu sont plein sud et qu'ils sont assez loin. Je me lève et je récupère mon sac à dos près de la porte. Estelle demande tout haut ce que nous pensons tous à cet instant.

Partant pour aller voir ce qui se passe ??

Wolfie s'avance pour être près de moi et il sent que je veux y aller. Et c'est pour plusieurs raisons. Je me fous de savoir qui se tire dessus dès qu'ils me tirent pas sur ma carcasse maigrichonne ni sur celles de mes amis. Ensuite qui dit tirs dis victimes. Donc possible butin pour regarnir notre salle d'équipements vides comme la tête de Daniel. Même si les charognards nous précédent, ils ne mangent pas les armes ni la bouffes que nous avons besoin. Alors je pense d'y aller, voir ce qui se passe et si tout est sécuritaire, on remplit les poches. Le gros bucheron parle alors.

Bon ben on y va, on criss une volée à tous ce qui bouge et on pogne ce qui est cool. Et si un gus est smart avec nous autres, ben je le tape pas.

Ma louve a l'air d'accord mais elle me surprend en me disant que j'ai la décision à prendre. Le Chasseur l'apprécie au plus haut point et je lève mon pouce pour leur dire qu'on y va. Mais dans la poussière d'un meuble dans le portique j'écris une phrase.

Je passe devant. 30 mètres de distances et pas de bruit. Si c'est trop dangereux on revient ici.

Alors je m'élance sous la pluie et vers le sud. Je progresse bien malgré la boue et les quelques zombies que je croise on l'air plus intéresser par le bruit que par moi ou Wolfie. Mais comme d'habitude, Daniel les achève en passant. Je lève les yeux au ciel et je me concentre sur ma discrétion. Papi m'a tout enseigner et je crois qu'il sera fier de moi.
Je prends des respirations lentes et mesurées à partir du nez. J'évite de retenir ma respiration. J'essaie de marcher sur l'herbe fraiche ou bien la terre nue. J'évite le bois mort ou bien les feuilles au sol. Si je dois passer par là, j'essaie alors de dégager la voie.
Je place le talon de mon pied à terre en premier et je roule mon pied lentement et doucement vers mes orteils sur le sol. Mes hanches peuvent faire une légère rotation pour rendre cette technique plus facile. Je marche sur le bord extérieur de mes bottes si possible. Pour plus d'équilibre et de soutien, je plie beaucoup les genoux. Si je dois me déplacer rapidement, je cours et bondis d'un endroit à l'autre de cette façon. J'évite d'atterrir sur le plat du pied. Je me tiens à 90 degrés vers la direction où je veux aller. Mes pieds sont légèrement éloignés l'un de l'autre. Je ose pied opposé à la direction où vous voulez aller et je me balance sur mon autre pied. Je me déplace en faisant une forme de X avec mes jambes. Ensuite, je prend l'autre pied et je le balance pour revenir à la position de départ. Toutes ces astuces me permettent de me déplacer comme un fantôme dans la forêt et je peux me tenir près des gens sans qu'ils savent que je suis là.

Je laisse des flèches de bois aux sol pour indiquer ma route à mes amis, car je sais que je les ai perdu dans la brume. Je tombe sur le sentier que l'homme a emprunter et je l'emprunte en restant sur mes garde. Les tirs sont maintenant sporadiques et ça me fait juste redoubler de prudence. Je sens qu'on s'approche du lieux après une vingtaine de minutes de mon pas prudent mais silencieux. Je m'arrête et je laisse déployer mes sens pour m'informer de ce qui se passe dans les environs. J'essaie de m'orienter vers les derniers tirs que j'ai entendu, les possibles pièges et les inévitables charognards qui vont venir foutrent la merde. Mais au moins le gros gus à ma louve va s'en occuper.