Life is but a journey, an ephemeral and fragile one. Now it simply became bloody as well...
Jericho est de retour, et ses sbires ont remis en marche l’entreprise d’esclavagisme qu’ils semblaient avoir mis en veilleuse depuis quelques mois. N’importe quel survivant est une cible potentielle pour le regroupement de pillards et Dieu seul sait ce qui arrive alors aux pauvres âmes qui en sont les victimes… Le seul espoir des survivants de la ville s’incarne dans le maître d’orchestre de la seule victoire que les rescapés de Salem ont arraché à Jericho, Azad Kamrane. C’est-à-dire, l’homme derrière la chute de la Marion et qui a dans le même temps remis en liberté les esclaves que les Raiders avaient si durement rassemblés à l’intérieur des murs de la prison. L’Iranien a poursuivi les préparations de la lutte à venir, mais au-delà des questions concrètes qu’il lui faut considérer, plusieurs interrogations restent sans réponse. Qui sont-ils réellement? Que veulent-ils? Où sont-ils? Que font-ils de leurs victimes? Combien de personnes suivent Jericho? Autant d’inquiétudes auxquelles le leader des Offsprings devra très rapidement trouver des réponses…
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A savoir
# Un event important est actuellement en cours ! N'hésitez pas à suivre son déroulement ici → An unreachable, yet invaluable prize...
#
Contexte
De l'humanité il ne reste presque plus rien. Derniers survivants face à la menace zombie, vous avez combattu la peur, la maladie et la misère. Six années se sont écoulées, combien de jours tiendrez-vous encore ? Nous sommes en 2017 et le monde a été plongé dans le chaos suite à une catastrophe biologique. Que vous veniez de Central City ou de contrées plus éloignées, votre course effrénée pour la survie vous a mené jusqu'à Salem, dans l'Oregon. L’accalmie qui régnait dans les derniers mois s’est terminé dans le sang et la douleur avec le retour des Raiders qui sont sortis de l’ombre dans laquelle ils se trouvaient. Ils ont depuis repris leur entreprise sombre, et tout être humain encore dans les environs, homme, femme et enfant sont à risque d’être faits prisonniers comme ils l’ont fait lors de leur arrivée en mars. Dans ce monde totalement changé, le danger rôde à chaque instant, et l’avenir de tous ceux se trouvant dans Salem est voilé d’une incertitude qui n’est pas près de se lever. Face à un tel raz-de-marée de sauvagerie, la survie de tous dépendra des actions individuelles de chacun... Et vous, qu'attendez vous pour nous rejoindre ?
Remerciements
Nous tenions à remercier le forum Never-Utopia grâce à qui le forum peut aujourd'hui connaître un renouveau. Un merci aussi à nos joueurs pour leur patience et leur soutien après tout ce temps. ZA n'est pas encore parfait, mais grâce à vous il vit. Un merci également aux administrateurs qui donnent de leur temps et ne cessent d'essayer d'améliorer le forum et le confort des joueurs...

Longue vie à ZA, et que la passion de l'écriture continue de nous lier, tous ensemble, dans cet univers.
Zombie Apocalypse
Saison 5 : A Battle for Freedom
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 La curiosité est un bien vilain défaut...

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Caleb Beauharnois
Caleb Beauharnois
10 avril 2017, 12h28, Safepoint du 4283 Markham Street. Température : Ensoleillée et frais.

Assis sur la véranda de bois cernant l’entrée de la maison où nous avions élu domicile, je regardai le cow-boy s’affairer au loin en me posant pour la énième fois l’ultime question qui me torturait l’esprit depuis des jours. Il n’y avait pas fait allusion lors de notre discussion désinvolte et unificatrice autour du feu il y a quelques jours, un indice qui aurait dû me suffire à ce que je cesse de vouloir aller poser mes questions, mais je ne pouvais faire autrement. Lorsque nous nous étions rencontrés il y a presque un an, la localisation de l’Académie avait été une des premières questions qu’il m’avait posées dans l’espoir que notre convoi les ait abrités lors de la migration des Safepointien. Cela dit, il s’était mis en tête de les chercher le même soir où j’avais dû lui donner aucune nouvelle et mon intuition me laissait entendre qu’il les avait retrouvés. Si j’en jugeais par ce que Charlie avait dit, un certain « Domaine » avait abrité cette Académie à Salem et avec le camion de communication qu’on leur avait laissé, il n’avait pas pu ne pas les retrouver.

Cela dit, où était-elle alors…?

La réponse n’était pas bien difficile à trouver. Et je craignais de ramener de terribles souvenirs à l’esprit du vétéran. Cependant, malgré toute ma gêne et mon malaise à l’idée de lui en parler, ma curiosité était trop forte. J’avais quitté Cloé et David pour une chance d’intégrer ce groupe qui semblait constituer un excellent premier pas pour m’aider à renouer avec ce que j’avais perdu. Du peu que j’en savais c’était le but qu’elle se donnait, retrouver les vestiges de l’humanité… J’aurais eu des buts plus humbles, à savoir retrouver mes propres vestiges, mais ça m’avait semblé une bonne idée au départ avant que je ne tombe sur ces foutus Raiders. Maintenant, la seule personne qui pouvait au moins me dire ce que cette Académie était, de me donner une idée si mon objectif était réalisable avec eux, c’était William. Même si je ne pouvais plus me reposer sur eux, en mon for intérieur, j’avais besoin de le savoir.

Ne sachant trop sur quel pied danser, je me levai et m’approchai de lui sans réfléchir. Mon subconscient ayant décidé de lui-même d’obtenir des réponses aux questions qui me polluait l’esprit. Il fallait que j’en apprenne plus…

J’arrivai à sa hauteur rapidement et me mit à l’aider à ranger le bois pour notre feu en une pile ordonnée qui s’était dégarni avec les jours. Il sembla momentanément surpris puisque je pouvais être extrêmement discret lorsque je voulais et il ne m’avait donc pas entendu approcher.

-Ça ne vous dérange pas si je vous aide? Je sais que vous en êtes capable, mais bon, pourquoi rester assis à ne rien faire si je peux rendre service.

Une première réplique spontanée qui venait de moi et qui ressemblait à ce que j’aurais dit autrefois. La rapidité à laquelle je l’avais dit, sans hésiter, ni réfléchir me prit un peu de court. Étais-ce un réflexe de dire quelque chose pour ne pas avoir l’air stupide, où étais-ce réellement sincère? Je serais surpris que mes vieux réflexes reviennent ainsi sans effort, mais sur le coup, je n’arrivai pas à mettre le doigt dessus…

De son côté, il ne s’attarda pas longtemps sur sa surprise de me voir débarquer de nulle part et à la place, il m’offrit un sourire sincère et une remarque de remerciement avant de se remettre au travail avec ma paire de bras en plus.

Nous restâmes silencieux quelques instants, concentré à notre œuvre, mais mon esprit s’acharnait sur une autre tâche. Celle d’introduire ma question le mieux possible. Tâche particulièrement ardue vue les circonstances. Après maintes hésitations, j’optai finalement pour une question d’ouverture vague. Quelque chose qui ne m’amènerait pas immédiatement sur le sujet, ou du moins, qui ne s’attarderait pas encore sur le cœur de mes interrogations.

-Je suis curieux d’une chose, si je peux me permettre William, qu’est-ce qui s’est passé une fois que je vous ai quitté pour monter vers le Nord? Qu’est-ce qui est advenu de vous et du groupe qu’on a apporté à la Famille depuis tous ces mois?
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William Ward
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L'ingénieur de combat s'affairait à ramasser le bois et le mettre à l'abri du crachat intermittent que le ciel avait eu la bonté de laisser tomber sur les misérables survivants éparpiller sur cette terre devenue hostile à bien des égards pour leur espérance de vie. Le vieux briscard agissait comme un automate, saisissant avec ses grandes mains rugueuses un billot fendillé par la puissance musculation du frère d'Estelle et le plaça sur la pile à ses côtés. Le corps, autrefois flexible et agile du vieux soldat, est maintenant ralenti et rabougri par les différentes blessures qu'il a subies depuis ces trop nombreuses années de lutte quotidienne. Cette pensée se bouscula alors dans l'esprit analytique de William et une image s'interposa avec force dans la mémoire avec autant de puissance qu'une balle de haut calibre aurait vrillé la matière grise d'un mort-vivant en maraude.

Dans cette image éphémère, mais si percutante à la fois, William n'était qu'un spectateur invisible de cette scène d'un passé révolu. Une boule d'émotion dévastatrice bloqua le cœur et les mouvements physiques de l'imposant Texan pendant que son regard bleu fantomatique détaillait les traits du visage qui hantait encore ses nuits et ses pensées. Une telle beauté, si jeune et remplis d'une joie de vivre, avait su faire revivre des sentiments oubliés par William et un amour sincère s'était inscrit entre les deux êtres si semblables et si contradictoire à la fois. Mais ce souvenir, si fragile et extrêmement important aux yeux devenu tristesse et mélancolique du vieux briscard, était à l'origine des balbutiements de leur relation merveilleuse et tragique à la fois. La silhouette presque couverte par les bandages, suite à sa mésaventure dans la maison des horreurs, du vétéran était allongé dans un lit d'hôpital et le regard préoccupé des yeux noisette de Manami s'était posée sur le lit de souffrance de William. De sa voix croassâtes, le visage baigné par des cristaux de sueurs translucides, le vétéran qui s'approchait de plus en plus du velouté de l'amour dit simplement pour la rassurer.

William- Notre corps est un manuscrit vierge à la naissance et qui relate notre passé. Je ne pourrais être plus que surpris si je n'ai pas atteint la centième page avec ce qui m'est arrivé.

Un doux sourire vint se déposer sur le visage à la beauté renversante de sa douce moitié et l'image s'estompa comme le ferait une bulle de savon qui éclaterait soudainement.

Le visage impassible du vétéran se déterra soudainement pour accompagner la pluie futile qui dansait autour de lui. Une larme solitaire, preuve de son amour éternel pour celle qui avait ravis son cœur torturé, coula le long de sa joue poussiéreuse et roula le long de son menton noble. Coulant dans la fossette de celui-ci, le cristal liquide dégringola vers le sol pour se mélanger aux flaques qui allaient permettre au sol assoiffé de laper ce liquide vital. Calmant les battements désordonner de son cœur, William écrasa son poing massif pour empêcher une possible fissure de son amertume passager. Une voix fit sursauter le vétéran qui releva la tête pour poser son regard océanique sur la haute silhouette dotée d'un accent québécois qui caressait légèrement l'ouïe.

Caleb-Ça ne vous dérange pas si je vous aide? Je sais que vous en êtes capable, mais bon, pourquoi rester assis à ne rien faire si je peux rendre service.

Détaillant la haute taille, les cheveux châtains plaquer sur le crane et la moue inexpressif du jeun homme, le visage du vieux briscard se transforma. Un sourire confiant et honnête, une lueur d’amusement et de complicité travers le doux regard océanique du cowboy. Tendant amicalement la main, prenant garde sans le savoir d’avancer celle que Caleb pourra serrer sans avoir honte de son handicap, les deux hommes se saluèrent de manière civilisé et courtoise. De son ton lent et traînant, portant sa main droit au rebord de son stetson alourdi par la pluie traîtresse, William accepta la proposition avec un enthousiasme débordant.

William- Bonjour Caleb. Votre proportion fit illuminer cette journée des plus grises. Le plus tôt que nous aurons fini, le plus tôt nous pourrons aller prendre une gorgée d'eau! Mais annoncer vous de diable à l'avenir mon ami. J'ai failli faire dans mes culottes et vous savez que les sous-vêtements sont de plus en plus rares de nos jours! Baissant le ton comme si le vétéran mettait le jeune homme dans la confidence. J'avais bien de l'aide de Daniel, mais il a cru apercevoir des goules s'approcher. Avant que j'aie pu lui affirmer que ce n'était que l'illusion d'un mouvement dans la forêt, notre puissant ami a chargé avec sa hargne habituelle. Je crois qu'il va bien dormir ce soir.

Un franc rire tressauta les épaules du vieux briscard et il donna une tape amicale sur l'épaule du Québécois qui semblait surpris de cette réponse des plus inattendus vu leur contexte actuel. Maintenait que le duo s'était formé, aucune autre consigne ne fut échangée pour se mettre au travail. La chaine fut installée de façon des plus naturelles et le reste du travail. Le silence ambiant n'était que perturber par le doux chant monotone de la pluie qui clappait sur la toiture métallique du bâtiment. Après quelques instants la besogne s'abâtardit et William se frappa les mains l'une sur l'autre pour enlever la majorité de la poussière provenant des bûches.

Regardant le jeune qui semblait chercher ses mots, William fit un geste pour détendre l'atmosphère. Il se pencha vers l'avant et plaça sa main en cornet pour simuler une perte auditive dû à son âge des plus avancées. Il n'en value pas plus pour permettre au jeune Québécois de se lancer.

Caleb-Je suis curieux d’une chose, si je peux me permettre William, qu’est-ce qui s’est passé une fois que je vous ai quitté pour monter vers le Nord? Qu’est-ce qui est advenu de vous et du groupe qu’on a apporté à la Famille depuis tous ces mois?

Souriant d'une façon qui permit au vieil homme d'exposer la blancheur étincelante de ses dents, William désigna la véranda d'un ample mouvement de la main et dit d'un ton enjoué et presque enfantin.

William- Je vais répondre à toutes vos questions, mais nous serons plus confortables de le faire sous la véranda à l'abri de ce crachin. Premier rendu gagne le droit de s'asseoir sur la chaise berçante et le perdant aura droit d'avoir la chaise droite!

Les deux hommes s'élancèrent sous la pluie, ayant le vain espoir d'avoir la maitrise et l'agilité nécessaire pour éviter les cristaux liquides. William ne put s'empêcher de songer à la pureté et à l'enthousiasme de Niomi. C'était grâce à elle que l'ancien mercenaire pouvait sourire autant depuis les derniers jours, De sentir aussi l'affection enfantine et la relation qui s'établissait entre les deux êtres mit du baume sur le cœur couvert de scarifications des plus profondes. Comme de raison, Caleb gagna aisément la petite course devant le clopinant unijambiste. Mais bon joueur, il laissa la chaise berçante à son ainé qui s'assit lourdement sur l'antique chaise basculante. Souriant il remercia de la tête le jeune homme et enleva son stetson pour le secouer dans l'optique de l'assécher.

William- Nous sommes mieux pour discuter ici, loin de la pluie et des foudres d'Aya qui va nous gronder à coup sûr de nous voir comme deux grands enfants jouer sous ce petit déluge.

Le cowboy sourit avec nostalgie de ce souvenir qu'il partageait avec Caleb. La colère brute et inexplicable du docteur en voyant son patient blessé à l'extérieur par une nuit froide. De son ton lent et hypnotique, prouvant une nouvelle fois au Québécois le talent inné de conteur qu'il partageait à l'occasion. Mais le regard océanique devint fixe, annonçant d'emblée que le vétéran allait plonger dans ses souvenirs pour mettre des mots sur ses actions passées.
William- Quand vous êtes partis Caleb, nous sommes restés quelques temps sur cette terre. Comme de raison je ne pouvais pas aider à l'effort collectif et ça me puait littéralement au nez. Jour et nuit, je n'entendais que les plaintes et les reproches de Kathleen envers de notre immobilité. Elle me rabattait sans cesse les oreilles pour l'aider à combattre ses chimères de vengeance et de me tuer avec elle et les autres volontaires dans sa chasse aux sorcières. Mais mon cœur n'était pas ici. Je restais presque collé au poste radio jour et nuit, écoutant les parasites dans l'espoir d'avoir des nouvelles de l'Académie.

Le vieil homme prit une profonde respiration, oubliant le temps et le lieu d'où son être physique était assis. Il se revoyait au Domaine, souriant et profitant de chaque instant d'une paix retrouvée.

William- Quand j'ai su la position du Domaine, j'y suis allé accompagner par Aya et de deux anciens soldats de l'armée de Safepoint. J'ai gardé contact avec la Famille, mais nous sommes éloigné autant avec la distance que les opinions de tous et chacun. Et vous votre voyage dans le Grand Nord ? Vous avez trouvé ce que vous avez cherché ?


Mettant ses mains rugueuses sur ses genoux et se penchant légèrement vers son auditeur, l’attitude du cowboy démontrait clairement qu’il désirait en apprendre plus et aussi que ce que Caleb allait lui dire était des plus importants pour l’ingénieur de combat.
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Lorsqu’il entendit ma question, il préféra aller s’asseoir sous la véranda pour reposer ses muscles endoloris afin qu’on puisse par la même occasion discuter tranquillement. Une demande légitime considérant le fait qu’il avait commencé à s’attaquer à cette tâche depuis plus longtemps que moi. À ma surprise par contre, il proposa de transformer la courte distance nous en séparant en une piste de course avec comme prix, la confortable chaise berçante en bois qui n’attendait qu’à être utilisée. Je haussai les épaules à sa proposition, les jeux étaient déjà pas mal faits… Vu son handicap évident, je n’eus pas  vraiment de difficulté à le dépasser et à arriver au haut du court escalier, mais je n’étais pas prêt de le laisser s’asseoir sur autre chose que la chaise berçante.

-C’est mon prix, j’en fais ce que j’en veux. Lui dis-je simplement en l’invitant d’un geste à s’asseoir dans la chaise.

Il s’assit de bon cœur en souriant, mais je remarquai vite que son regard se perdit dans ses souvenirs et comme de fait, il se mit à parler lentement dans son ton traînant pour me décrire les mois que j’avais manqué.

L’acharnement que semblait avoir déployé Kathleen semblait être à la hauteur de celui qu’elle avait eu lors de notre courte discussion le matin de mon départ. Rien d’étonnant quand on la connaissait un peu. Je ne pouvais pas dire que je la considérais comme quelqu’un de proche, même dans ma tentative d’introspection actuelle, je ne suis pas sûr que j’aurais réellement apprécié l’irascible jeune femme du Montana. Cependant, à la mention du fait qu’elle avait tenté d’embarquer d’autres personnes dans son expédition, je ne pus retenir un froncement de sourcil. J’aurais pensé qu’elle aurait tenté  d’y aller en emportant le moins de personnes possible dans ce plan de fou. Peu importe ses efforts, il semble qu’ils furent vains à en juger par le monticule de cadavres qui nous avait accueillis à notre arrivée ici.

Il confirma ensuite mes soupçons selon lesquels l’Académie avait rejoint Salem et que lui les avait retrouvés quelque part durant l’intervalle séparant mon départ de mon arrivée. Ça ne devait pas avoir pris un temps fou puisque Kathleen était complètement obnubilée par Groom Lake du moment où j’avais montré la localisation de la base. Elle, Mark et Boris devaient être parti dans les jours ou les semaines qui avaient suivi. Le bon point était que j’étais maintenant assuré que William pourrait répondre à mes questions. Je ne pouvais m’empêcher de me demander cependant pourquoi William connaissait l’Académie, et à plus forte raison pourquoi il les avait rejoints? Il avait été membre de l’armée Safepointienne et d’un groupe de mercenaire. Pas le pedigree qui mènerait vraiment à se joindre à un tel rassemblement d’érudits si je me fiais au peu que j’avais entendu d’eux durant mon séjour au Nevada.

Je n’avais pas compris le risque auquel je m’exposais jusqu’à ce que William ouvre la bouche pour me pose une question, et pas n’importe laquelle… J’avais tellement été préoccupé à vouloir apprendre ce qu’il savait que je n’avais même pas songé qu’il allait tout naturellement essayer d’en apprendre plus sur moi et plus spécifiquement encore sur ce que j’avais fait durant ces mois.  

Les terribles souvenirs de la bataille de Kamloops  me revinrent aussitôt à l’esprit et menacèrent de briser mon masque stoïque que j’avais l’habitude de porter normalement. J’avais le choix entre mentir ou être franc et bien que ma tête me criait un « NON! » catégorique à la seconde option, je ne pouvais nier que si j’avais quitté Kamloops c’était pour une raison bien précise, et ma tête pouvait fort bien être le pire juge de mes décisions à l’heure actuelle.

La surprise et mon dilemme devinrent aisément visibles lorsque aucune réponse n’arriva pas à franchir mes lèvres. J’avais détourné mon regard du vétéran pour admirer les détails des planches de bois à mes pieds pour essayer de faire de l’ordre dans mon esprit sans avoir soutenir le regard interrogatif de William.

-Nous sommes retournés à Safe Haven, mais l’enclave n’y était plus. Le colonel en charge des lieux avait pris la décision de tenter le tout pour le tout en capturant la ville de Kamloops à quelques heures de route. Je ne l’ai su que parce que ma sœur a pu nous laisser un indice sur place, et David, Daniel et moi avons tout de suite mis le cap sur la ville en question. On y a trouvé la communauté à proximité en train de préparer un plan d’attaque et le lendemain, l’assaut fut donné contre une usine d’épuration isolée envahie par les Z. On remporta la victoire, mais on paya le prix fort.

Je n’étais pas capable d’en dire plus. Évoqué la mort de Jules était encore trop demandé pour moi. Mais je me doutais qu’il comprendrait que quelque chose clochait. Inutile de lui donner les détails. Pour mon propre bien cette fois-ci, je ne pouvais m’y résoudre.

-J’ai aidé à la reconstruction par la suite. Il y avait beaucoup à faire et l’enclave n’était, ni ne sera sans doute totalement sécurisée comme l’était Safepoint, mais c’était mieux que ce que nous avions dans le milieu du Top of the World Provincial Park. Conclus-je pour éviter de m’attarder sur le sujet. Je suis curieux d’une chose par contre. Comment connaissais-tu l’Académie? Tu ne sembles pas avoir le background d’un de leur membre pour ce que j’en sais et j’admets que ça m’intrigue.

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Devant la question des plus innocentes du vieux cowboy, le visage inexpressif Québécois fut submergé par une détresse sans bornes. Ce sentiment aussi soudain qu'inattendu parut aux yeux du vétéran comme une vague déferlante que la mer traitresse avait propulsé sur un navire de plaisance qui ne se doutait de rien. La panique engloutie les yeux  sombres aussi aisément que la cale d'un paquebot ayant connu des avaries à cause de la force terrifiante d'un Tsunami meurtrier.   Évitant le regard océanique plein de sollicitudes de compassion de William, Caleb trouva des plus intéressants les lattes ternis de la véranda qui avait connu le passage de milliers de pas depuis sa construction.  L'ancien mercenaire voulu tendre une main secourable, autant pour supporter le jeune homme dévasté par cette singulière question  que pour soulager l'interrogateur lui-même, il arrêta son geste à mi-parcours en attendant la faible voix à l'accent francophone.  Ramenant son membre, noueux et ayant connu tant de labeur dans sa longue existence, dans son giron et le déposant sur l'accoudoir  de l'antique meuble berçant,  William ouvrit grandes ses oreilles pour capter  les moindres syllabes du récit arrache-cœur de l'homme ayant fissuré son masque d'indifférence durant un trop bref instant.

Caleb -Nous sommes retournés à Safe Haven, mais l’enclave n’y était plus. Le colonel en charge des lieux avait pris la décision de tenter le tout pour le tout en capturant la ville de Kamloops à quelques heures de route. Je ne l’ai su que parce que ma sœur a pu nous laisser un indice sur place, et David, Daniel et moi avons tout de suite mis le cap sur la ville en question. On y a trouvé la communauté à proximité en train de préparer un plan d’attaque et le lendemain, l’assaut fut donné contre une usine d’épuration isolée envahie par les Z. On remporta la victoire, mais on paya le prix fort.

Le trémolo dans la voix, l'affaissement des épaules et l'affliction qui se dégageait de tous les pores de la peau de Caleb fut un douloureux rappel à la dernière année de misère et de calvaire du cowboy. William sut à cet instant que le jeune homme stoïque avait perdu un être cher à son cœur dans la frénésie de la bataille et dans leurs survie de chaque jour que chacun avait l'audace d'appeler le quotidien. Les traits du visage de l'ingénieur se durcirent, accentua les pattes d'oies de ses yeux et rajoutant un nombre incalculable d'années à son physique déjà durement éprouver. Une lueur de commisération perçait la mélancolie que l'assaut d'anciens souvenirs refirent surfaces comme les âmes en peines qui peuplaient maintenant ce monde cruel et chaotique.  Les lèvres charnues de l'ancien mercenaire s'ouvrirent avec douceur pour prendre la parole, affirmer qu'il comprenait parfaitement la désespérance et qu'il partageait sa peine récente. Mais les mots aériens et légers ne firent qu'un tour de piste sur la langue du cowboy ,car ils furent arrêter en plein élan par la barrière en émail de sa dentition éclatante en entendant le ton morose et sans vie surgir de la silhouette démoraliser du jeune homme.

Caleb-J’ai aidé à la reconstruction par la suite. Il y avait beaucoup à faire et l’enclave n’était, ni ne sera sans doute totalement sécurisée comme l’était Safepoint, mais c’était mieux que ce que nous avions dans le milieu du Top of the World Provincial Park. Je suis curieux d’une chose par contre. Comment connaissais-tu l’Académie? Tu ne sembles pas avoir le background d’un de leur membre pour ce que j’en sais et j’admets que ça m’intrigue.

Les iris grisâtres comme de l'acier poli du Québécois se relevèrent subitement, le masque austère et vide d'émotion recouvrant entièrement les fissures causées par cette soudaine explosion de perdition. William se dépêcha pour sa part d'ajuster son harnois de neutralité et son faciès d'ancien militaire pour essayer d'accuser le coup et de se rétablir de sa bévue passée avec sa question qui avait remué les tripes et même l'âme de Caleb. Mais la puissance du choc empathique que le jeune homme avait libéré avait déstabiliser le vieux briscard plus qu'il ne l'aurait cru. Mais après tant d'années au service de l'Oncle Sam, le vétéran pu trouver une prestance et surtout une consistance des plus impassible. Le seul défaut dans sa cuirasse fut son regard. Sa bien aimé lui avait tellement susurrée que ses yeux étaient le reflet de l'âme du cowboy et que n'importe qui pouvait déchiffrer les véritable sentiments du vieux soudard. Ce que Caleb put lire à cet instant fut que William était renverser par le mélange de désarroi et d'hargne comme le serait un dompteur de taureau percuter de plein fouet par les cornes vengeresses de l'animal en question. Mais cette lueur fut remplacée bien vite par une humanité des décuplés par la situation présente. Souriant d'une manière franche et honnête, le regard compréhensif et compatissant croisèrent alors ceux du grand gaillard et le ton doux et trainant franchit la barricade des lèvres charnues de l'ingénieur de combat.

William- Une question des plus simples et complexes à la fois. Tu préfères la version longue ou bien la version courte? William aurait pu miser ses Colts sur la version longue et comme de raison la première option remporta la palme. Mark aussi se demandait pourquoi je perdais mon temps avec selon ses dires, ces lunatiques de rêveurs et de gens qui ne comprennent rien à la situation présente. Je te laisse imaginer les commentaires acerbes et mordants du dragon de la Famille. Un franc rire secoua les épaules massives du Texan et il se reprit. Pardonne-moi, mais je m'imagine encore en train de travailler sur son coucou et endurer les tirs groupés de notre belle du Montana sur les projets de l'Académie.  Mais avant, je voudrais instaurer une règle des plus simple que j'ai pu apprécier la justesse dans mes différentes unités de génie. Nous avons un mot de sécurité pour nous préserver d'intrusions dans le domaine du privé des individus.  Tu as une préférence ou tu me laisse choisir ce mot, car je ne désire aucunement te voir dans un dilemme morale parce que je suis aussi curieux qu'un chien des prairies qui sort la tête de son terrier. Le vétéran réfléchit quelques secondes et hasarda un mot. Longhorn ça te conviens? Je vais aller nous chercher deux verres d'eau ,car parler va me donner une de ces soifs du tonnerre. Il fit un clin d'œil complice à l'encontre de Caleb. Sinon tu peux trouver le mot de sécurité, je reviens aussi vite que ma jambe folle me le permet.

Le cowboy se leva et entra dans la maison de campagne. De son pas lent et boitillant, l'unijambiste se dirigea vers la cuisine. Il saisit deux verres et actionna la vieille pompe en fonte qui trône sur le comptoir. Cette relique du siècle dernier, tout comme son utilisateur, avait prouvé a des générations de jeunes esprits que les vieux outils et les vieilles machineries pouvaient traverser les décennies sans prendre une ride. L'eau claire d'une source souterraine fut la récompense du vieux briscard et les deux verres furent remplis par le liquide qui fait circuler la vie depuis le début des temps. Passant près de sa chambre, William vit avec un sourire en coin une boite en fer-blanc dont le dessin d'origine, le symbole d'une compagnie de café, s'était estompé par le passage du temps et des aléas du transport. Dans cette boîte, vestige de son passé, se trouvaient de doux souvenirs et de cauchemars éveiller. William la nommait depuis un an sa boîte de Pandore, car à chaque fois qu'il fessait basculer le couvercle au symbole presque oublié, son âme s'éleva vers les cieux et était ensuite elle était brutalement plongée vers les enfers les secondes suivantes. Il tendit sa poigne énorme et rugueuse et dès que ses doigts se refermèrent sur le contenant au mille douleurs, le cœur couvert de stigmates et de lézardes à peine cicatriser du vétéran cessa de battre. Prenant une grande respiration et adossant son masque de grand frère au sourire communicatif. Tendant le verre d'eau au grand gaillard à l'allure impassible, l'ingénieur de combat s'assit lourdement dans la vénérable chaise à bascule. Souriant d'un air détendu pour détendre cet atmosphère chargé d'humidité et de tristesse, le vieux briscard parla de son ton doux et sans ambages. Du coin de l'œil, l'ancien sergent pouvait lire la curiosité grandissante du jeune homme envers la boîte métallique qui reposait maintenant sur la cuisse droite du cowboy.

William- Voilà nous sommes mieux pour discuter tu ne trouves pas? Il but une gorgée d'eau et le vétéran claqua sa langue de satisfaction sur son palais. Bon voici la raison véritable que j'avais rejoint les rangs de l'Académie. La réponse est simple et tu vas l'entendre avec une clarté absolue. Les yeux rieurs de William frappa de l'index sa prothèse et le claquement distinctif de l'acier s'éleva juste aux oreilles des deux hommes. Après ma blessure, je savais que l'armée de Safepoint allait me placer au rancart. J'ai passé 27 ans à avoir les mains dans le cambouis et aider à construire des  bâtiments pour aider les populations de par le monde et je voulais rester dans le feu de l'action. Donc un soir un jeune homme plein d'esprit du nom de Soren a parlé avec une verve des plus enflammer de son projet d'école et de temple du savoir. William écarta les mains en signes et fit mine de frapper avec un marteau imaginaire. C'était surtout un regroupement d'intellectuels qui ne savaient pas tenir un marteau dans le bon sens. Pour ma part je cherchais un projet pour me désennuyer et j'avais quelques petites compétences dans la construction. Nouveau petit rire et une claque du plat de la main sur sa cuisse gauche, le cowboy continua son monologue. Sans m'en rendre compte, j'étais rendu un des membres fondateurs de ce nouvel envol de l'esprit.  Pour tout te dire, je suis une antinomie sur deux pattes. Je devrais être précis et ne dire qu'une jambe maintenant. Un sourire espiègle s'étala sur le visage tanné du vétéran et il but une nouvelle gorgée d'eau. J'étais un soldat et je me défendais, mais je n'aime pas tuer. Je suis plus humanitaire que sanguinaire et j'essaie de passer par le dialogue que par les armes. Je crois sincèrement que je ne suis pas né dans la bonne époque. J'étais mercenaire, mais c'était pour rapporter de l'argent à la maison et surtout aider mes amis de la Famille.

Jouant d'une main distraite sur les rebords de la boîte métallique, William posa son regard océanique dans les iris calculateur de Caleb et demanda tout de go.

William- Tu as d'autres questions? Tu peux me poser n'importe quelle interrogation que tu as en tête et je te promets que je vais essayer d'y répondre au mieux de mes capacités. Charlie a louanger ta discrétion en forêt et ton habilité à fouiller les lieux. Tu peux me parler d'où ces compétences ont prient racine? Car je suis un chien des prairie ne l'oublie pas. Tu peux me parler un peu de toi aussi, mais n'oublie pas le mot de sécurité quand ça devint trop personnel. Je ne vais pas chercher à creuser davantage. Quand tu vas vouloir que j'ouvre ma boîte, je vais t'expliquer ce qu'elle contient. C'est une grande partie de ma vie qui est à l'intérieur et si tu veux je pourrais t'en partager quelques bons souvenirs. Je suis heureux que Charlie l'a retrouvé parmi les décombres du Domaine, c'est mon dernier lien avec mon passé.

Le regard espiègle et le sourire éclatant, le cowboy cala son dos pour s'asseoir confortablement et sans le savoir, il déploya son aura de confiance et de bienveillance pour mettre à l'aise le jeune Québécois.

H.R.P.:


Dernière édition par William Ward le Dim 19 Juil - 13:09, édité 1 fois
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Par miséricorde, par pitié ou par gentillesse, William sut très rapidement que quelque chose m’avait fortement ébranlé par sa simple question et il ne s’y attarda pas une seconde de plus que nécessaire. Je ne pouvais pas lui en vouloir bien sûr. Comment aurait-il pu savoir? En réponse à mes traits figés et impassibles, il se rangea également derrière une expression contenue dont seuls ses yeux trahissaient l’incompréhension et l’ébranlement que j’avais créé dans l’esprit du cow-boy. Il n’en resta pas là cela dit, comme pour se racheter de sa bévue malencontreuse, ses iris laissèrent rapidement transparaître la bonté et l’amabilité qui caractérisait le vétéran et il se lança dans les explications que je lui avais demandées.

Il digressa cependant sur les perceptions qu’avait la Famille de ce regroupement et à ses expressions, il n’avait pas partagé leur point de vue du tout. Rien de bien surprenant dans ce qu’il me rapporta j’avais même fait la supposition identique un an plus tôt lorsqu’il m’en avait parlé. Alors qu’il était sur le point de se lancer dans le vif du sujet par contre, il s’arrêta de nouveau pour me faire une proposition à l’image de l’homme doux et compréhensif qu’il était. L’établissement d’un mot de sécurité en guise de respect mutuel. Je n’y avais jamais songé, mais je ne pouvais pas dire non à une telle opportunité.

Alors qu’il me laissait réfléchir, il me quitta brièvement pour aller prendre des verres d’eau, mais à son retour, il tenait également une petite boîte métallique que je ne pus m’empêcher de remarquer et fixer d’un regard interrogatif malgré le barrage à émotion que constituaient mes traits.

La mise en contexte qui suivit éclaira enfin grandement ma lanterne. Il n’avait pas seulement connu les membres de l’Académie il avait contribué à la fonder, ni plus ni moins. Ce Soren aurait probablement été celui avec lequel j’aurais eu la meilleure chance de connaître et comprendre ce qu’était cette institution si particulière, mais qu’il en parle au passé indiquait que le pauvre bougre n’avait probablement pas réussi à survivre jusqu’ici. Cela donnait également le ton pour ce qui était arrivé au reste de l’Académie…

Il conclut en précisant les raisons derrière lesquelles il avait réellement rejoint la Famille, expliquant par le fait même que son tempérament n’était pas réellement adapté à la mentalité de mercenaire en fait et que l’Académie avait été ultimement une chaussure beaucoup plus à son pied. Une conclusion qu’il ponctua d’une courte pause pensive alors qu’il me renvoya un regard direct et scrutateur sur mes propres yeux évaluateurs. J’essayai autant que possible de peindre le portrait de cet homme particulier, mais je manquais de matériel pour y arriver. Malgré mon sens de déduction, sans quelque chose sur lequel travailler, même mon si précieux outil se voyait reléguer à un rôle secondaire pour le moment.

Comme pour répondre à ma question sourde, il déclara de but en blanc qu’il me donnait carte blanche pour me poser toutes les questions que je souhaitais. Une offre tentante, mais dangereuse dans la mesure où je ne voulais pas lui amener des souvenirs ou des pensées aussi cruelles que celles qu’il avait évoquées chez moi par accident. Pas qu’il m’en voudrait j’en étais sûr, mais pourquoi le faire si on pouvait l’éviter… Néanmoins, il y avait quelque chose de terriblement rassurant chez le vieux vétéran. Ses manières, son ton, son attitude, tout portait à me mettre en confiance et pour une des rares fois depuis ces dernières années, je sentis ma vigilance normalement infaillible faiblir. Ma garde se baisser. Ce que je ne me souvenais pas d’avoir fait depuis des lustres.

Encouragé par ces impressions positives, je répondis d’un timbre qui laissait transparaître une très faible chaleur. À la différence de toute celle que j’avais fait l’effort de produire depuis notre établissement en ces lieux par contre, celle-ci fut authentique et spontanée.  

-J’ai toujours aimé la nature. De mon enfance dans les chalets et les terrains de camping jusqu’à mes excursions en nature sauvage une fois l’âge adulte atteint, le plein air était partie intégrante de ma vie même avant que le monde s’effondre. Ce que mon père et m’a appris dans mes jeunes années, je l'ai perfectionné moi-même par la suite, autant par des cours que par la pratique sur le terrain. Inutile de dire que cela m’a donné une base plus qu’enviable comparativement à d’autres survivants lors de la pandémie. Après, tu peux te faire le dessin par toi-même. Quand j’ai dit que j’ai traversé le Canada, je l’ai littéralement fait. Par la voie des eaux et de terre, autant dans la forêt que dans les villes. Ça a forgé autant mes talents de survivants que ceux de survivalistes, qui étaient déjà bien aiguisés.

L’ouverture que je venais de faire sur mon enfance me fit prendre une très courte pause. Cet élan de franchise et de chaleur, même faible était si surprenant, pourquoi m’arrêter à si bon compte? Mon esprit me hurlait déjà de me fermer la trappe de me contenter du strict minimum, mais n’avais-je pas franchi tous ces kilomètres justement pour éviter d’écouter tout ce qu’il me disait?

-Je vivais en banlieue de Montréal, la métropole de la Province. Me surpris-je à prononcer, profitant de la faiblesse rarissime de ma forteresse d’impassibilité. J’ai eu une vie vraiment parfaite avant que tout ne parte en vrille, et j’ai eu énormément de mal à l’accepter au départ. Une scolarité satisfaisante, une vie sociale remplie, une famille aimante, je n’étais pas préparé d’aucune sorte à la moindre forme de malheur ou de désolation. Et ça m’a frappé durement, probablement plus que…

La faible faille se referma aussi rapidement qu’elle ne s’était ouverte. Le reste de ma phrase s’éteint dans ma gorge alors que je prenais une profonde inspiration les yeux fermés. Ma tête avait repris les rênes et me sommait d’arrêter cet épanchement de confidence sur-le-champ. Peut-être avais-je été trop pressé?

Secouant la tête, je retournai mon regard vers l’ex-mercenaire.

-Pardon… Prononçais-je lentement avec un mince sourire sans m’expliquer. Si tu me tends la perche ainsi, je n’hésiterai pas à la saisir. Je suis curieux de tout en fait. Qu’était cette Académie? Quels sont les buts qu’elle se fixait? Comment fonctionnait-elle? Qui était ce Soren? Qu’a-t-elle fait de concret à Safepoint et qu’a-t-elle réussi à faire une fois qu’elle fut arrivée à Salem? J’ai toujours été réputé comme curieux de ce genre de chose, et après 5 ans et demi d’université, mon esprit d’historien a toujours envie de comprendre les origines d’un phénomène, le contexte où il a vécu et les acteurs qui l’ont animé. J'espère que je n'ambitionne pas trop?
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S'attendant à entendre le mot de sécurité franchir les lèvres minces et étirés du québécois, l'imposant Texan sourit franchement en distinguant les phrases poussées par le souffle de la franchise et saupoudré par la satisfaction de la découverte d'une nouvelle facette du jeune homme taciturne. À l'approche du vétéran, ce dernier semblait plus à l'aise, plus confiant de s'exprimer. William ne comprenait aucunement ce qui poussait les gens à se confier à lui, mais il appréciait chacune de ces discussions et de ces confidences que chacun partaient avec une réticence palpâmes. Un peu comme si parler d'un passé révolu, de sa vie d'autrefois était une richesse qu'il fallait partager avec parcimonie.  Comme le pouvait témoigner le vieux briscard par une expérience des plus troubles qu'il venait de laisser derrière lui pour avancer sur le chemin tortueux de la vie, ressasser les souvenirs avaient des effets bénéfices et le plus souvent qu'à leurs tours, les cauchemars attendaient le cowboy à la croisée de la mémoire et du subconscient.  

Caressant du bout de l'index la vieille boite de thé métallique, qui était à la fois une boîte de Pandore où les cauchemars pouvaient surgir et  un coffret renfermant des richesses de joies et de doux souvenirs, l'ingénieur de combat encouragea passivement Caleb à se confier. D'un sourire encourageant ou bien par un amalgame d'émotion des plus diversifier, de la sérénité en  passant par la confiance et franchise, William signifiait au jeune homme de haute taille qu'il était là pour lui et qu'il pouvait se confier comme il le ferait un peu à un grand frère qui se soucie de tous et chacun de son groupe qu'il considère comme sa famille.  Buvant une gorgée d'eau à la fin de la confidence du jeune Québécois, l'imposant Texan pris une petite gorgée d'eau et déposa son verre sur le bois patiné par l'usure de la véranda.  Le vieux soldat sourit avec chaleur, repoussant les ténèbres  de leurs souvenirs communs par une présence appuyée et sans équivoque de sa cordialité et sa foi envers leurs propres humanités.  Fronçant légèrement des sourcils devant l'excuse du jeune homme, William cernant la raison aussitôt. Il crut comprendre que le jeun e homme ne voulait pas s'avancer dans cette épopée des plus prenantes et des plus  chaotiques de son existence.  Hochant la tête comme le ferait un vieil ami comprenant le désir de mutisme de son interlocuteur, le vétéran eut la satisfaction d'être bombardé par une multitude de questions sur l'Académie. Portant sa main calleuse à son menton prédominent et vigoureux, le cowboy écouta  la pluie tambouriner sur la tôle du toit et de respira l'air humide et vivifiant de l'atmosphère chargée en gouttelettes cristallines. Il prit quelques instants pour rassembler ses souvenirs comme le ferait un vacher rassemblant son troupeau de Longhorns pour les emmener à l'encan de Tombstone.

De son ton lent, confiant et amical, les mots de l'ingénieur de combat furent propulsés au-delà de la barrière charnue de ses lèvres. Chaque phrase était marqueé par le sceau de l'authenticité et d'une honnêteté à toute épreuve. Mais au plus profond du regard océanique du cowboy, Caleb pouvait détecter sans peine un soupçon de regret et de mélancolie vis-à-vis de cet épisode de l'existence du vieux briscard.

William- Merci d'avoir éclairé la lanterne de ce pauvre cowboy loin de chez lui Caleb. C'est très apprécié. N'oublie pas le mot de sécurité, car je veux t'apprendre à te connaître autant que tu sembles connaître mon parcours de vie. Mais je ne veux pas te propulser vers de mauvais souvenirs ou bien te bouleverser. Comme je tiens à chacun des membres de notre groupe avec la ferveur d'une véritable mère poule, je ne veux pas blesser qui ce soit. Tu savais ce qu'était  le surnom que les membres de mes unités me collaient dans le dos comme un poisson d'avril ? La maman spirituelle de la compagnie ! Un rire franc naquit dans le gosier du cowboy et en résultant un tremblement d'épaule et d'un regard des plus espiègles.  Un rire des plus innocent et joyeux trouva le passage pour égayer cette journée morose et fit même sortir la tête d'Aya qui sourit en son tour en couvant du regard les deux hommes assis. Elle continua à faire sa tâche, mais grâce à cet éclat de bonheur, sa journée fut des plus bienveillantes. Réconforter par ce doux souvenir qui avait choisi de faire surface à un bien bon moment, William se calma et  continua son récit. Bon désolé de cet écart que je ne pouvais pas m'empêcher de faire ce parallèle entre la mère poule et mon surnom.  Je vais répondre à tes deux premières questions. Ensuite, j'aurai besoin de quelques instants pour rassembler les autres réponses  à vos interrogations. Je pourrais me risquer à vos poser une ou deux questions pour vous envoyer la balles de cette passionnante discussion. À ce que je vois je ne suis pas le seul chien des prairies de notre groupe !  Poser des questions est synonymes d’intelligence à ce qu’on dit, alors je crois que nous sommes deux futurs récipiendaires du prix Nobel.  Déchiffrant le petit hochement de tête de l’homme devant lui comme une acceptation de la proposition, William sourit de toutes ses dents et parla brièvement en Mohave.  WO ITOPE.  Voyant le regard interloquer, William s’empressa d’ajouter. Désolé, ça veut dire merveilleux en Mohave.

Sentant qu'il sautait du coq à l'âne comme à sa vieille habitude, William fit un sourire contrit pour s'excuser et son regard devint lointain un peu comme si les images de son passage dans l'Académie s'imprimait sur sa rétine  et qu'il ne pouvait se mettre dans la peau du conteur. Un rôle inné que le cowboy excellait et il modula sa voix pour en prendre l'accent de la sagesse et  de la pédagogie. Une voix presque sans âge se dispersant dans les airs.

William- L'académie était un endroit où les membres essayaient de préserver les reliques du passé pour aider la prochaine génération à comprendre les événements de notre société. Un peu comme un musée. On collectait de tout ce qui pouvait être sauvé de l'histoire collective. Des ordinateurs, des armes anciennes, des uniformes de policiers et tout ce que tu as en tête il y avait de bonnes  chances que nous l'avions dans le bâtiment. Un doux sourire bienveillant flotta quelques instants sur les lèvres du cowboy. C'était lors de notre période à Safepoint. Après l'exode, nous avons changé un peu la vocation du groupe pour en faire une équipe soudé et doté de plusieurs compétences pour essayer de tirer notre épingle du jeu et de survivre. Pour les buts, c'était simple comme bonjour.  C'était la combinaison d'une école, d'un centre d'interprétation et d'un musée. Un temple du savoir qui dispensait  aux gens la possibilité de s'instruire et d'apprendre et d'essayer d'échapper à l'horreur et la précarité de notre situation. J'enseignais le maniement des armes de poings, les langues, un peu de mécanique et aussi la tout ce qui a rapport au chantier de construction. J'ai même construit ma prothèse dans ce lieu, avec l'assistance éclairer du docteur Montgomery. Selon bien des membres de l'organisation, j'étais aussi la voix de la sagesse et de la compréhension. Ça te donne une idée comment ils étaient mal pris de prendre pour exemple un cowboy du Texas pour ce rôle ? Un rire franc et sans aucun malice s'échappa des lèvres de William. Voilà je crois que maintenant vous avez la fonction primaire et la nouvelle utilité de l’Académie dans les paysages de Salem. Vous avez aussi ses buts originaux et ensuite  ça c’est transformer en survie comme chacun des groupes de la planète, mais il y avait encore une petite part de récupération d’histoire à gauche et à droite.

Regardant le jeune homme et une leur de malice à l'état pur passa dans le regard océanique du vieux briscard. S'armant d'un sourire désarmant, le Texan demanda alors après un certain temps, pour permettre aux informations transmises de bien se loger dans le cortex de l'homme de haute taille, se deux questions qu'il pensait sans impact pour le côté émotionnel de Caleb.

William- Bon je pensais à ça, tu disais avoir étudié en histoire? Tu peux surement m'aider à élaborer un campement sécuritaire avec les idées du passé remis au goût du jour par un vieux ingénieur de combat. Mais j'aimerais bien apprendre un peu plus sur le Québec. Roulant un peu des yeux dans un faux effet d'atonie pour essayer d'alléger l'atmosphère, il parla du massif compatriote québécois du jeune homme. Pour être des plus francs, j'ai de la misère à cataloguer le frère d'Estelle, le bien nommé Daniel. Il est des plus enthousiasme pour battre et éliminer les morts-vivants, répond toujours présent pour nous donner de sa force phénoménale. Mais il parle étrangement, quand je lui ai demandé ce qu'il faisait avant, il m'a répondu un truc du genre. William modula sa voix pour prendre un ton bourru et des plus bizarres. Ben je choppais du bois et je patentais des gossins. J'avoue que je suis perplexe. Il semble bien vous connaître et j'aimerais bien le comprendre un peu mieux. Tu peux m'en parler ? Ensuite tu peux continuer à me poser des questions.

Profitant pour prendre une nouvelle gorgée d'eau, la main toujours en contant avec la boîte métallique, le cowboy ouvrit ses oreilles en grand et sourit d'une manière encourageante.
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Même le cowboy semblait étonné de ma brève franchise soudaine à en juger par la première phrase qu’il me dit manifestant sa reconnaissance en premier, mais me rappelant aussitôt l’établissement du mot de sécurité. Il semblait penser que j’aurais voulu m’en servir sur-le-champ, mais du coup, il semblait tout de même fort heureux de voir que je ne l’avais pas fait. Il m’avait écouté d’une oreille aussi attentive que je ne me serais attendu à voir chez Cloé et David et ne m’interrompit pas une seule fois. Une fois son point précisé et l’explication de son attitude faits, il soupesa mes questions et me prévint que bien qu’il comptait répondre à mes interrogations, il comptait le faire de sorte à lui permettre de placer lui-même quelques questions de son cru. Je n’étais réellement pas habitué à être la cible de tant de questionnement, et à bien y penser, probablement lui aussi. Nous faisions donc une belle paire ultimement… Je ne vis aucun inconvénient à ses conditions et hochai simplement la tête en guise d’approbation. Je ne pus me retenir un petit rire lorsqu’il fit l’allusion au fait que nous aurions pu être les nominés d’un des plus prestigieux titres de l’ancien monde.

Flatteur, mais malheureusement loin des faits m’admettais-je sans aucune difficulté.  

Ma pensée fut vite mise de côté pour me concentrer sur l’expression faciale de mon interlocuteur qui venait de recevoir quelques coups de pinceau supplémentaires pour transformer l’image chaleureuse et rieuse qu’il arborait la seconde d’avant en un portrait nostalgique et lointain tandis que son timbre adoptait des intonations plus posées et réfléchies afin de donner un récit exact et informatif.  

L’ancien Caleb se serait probablement adapté aussi aisément qu’un poisson dans l’eau dans la première version de cette Académie. Il aurait même probablement eu un rôle de choix étant donné qu’il avait voué sa vie et sa scolarité à tenter de devenir apte et compétent dans la transmission du savoir vers les générations futures. Cependant, si elle était ainsi à Safepoint et qu’elle avait pris une direction plus conventionnelle (pour notre monde) une fois arrivé à Salem, je ne sais pas dans quelle mesure j’aurais pu y trouver réellement ce que je cherchais. Remarque, il était rare qu’un groupe aussi idéaliste change réellement du tout au tout sans conserver une partie de ses origines. Je me souvenais d’un de mes professeurs qui ne cessait de nous radoter qu’en histoire, rien ne se fait rapidement. Toute modification s’étend dans le temps et dans la matière que nous étudions alors, cela pouvait effectivement s’échelonner sur des siècles. Le parallèle n’était pas compatible à 100% avec le cas présent, mais un fond de vérité restait présent. Les choses se modifie rarement sur un coup de tête. Dans le cas de groupe du genre de l’Académie, ses lignes directrices pouvaient certes se modifier rapidement, mais cela dépendait surtout des gens qui la constituait et de celui ou celle qui la menait. Mes deux autres questions prenaient une valeur augmentée et j’étais fort intrigué d’entendre la suite.

Le silence qui avait fait place m’apparut tout à coup. La voix de William n’était du genre à passer inaperçu et le silence paraissait d’autant plus lourd maintenant qu’il s’était tu, se contentant tout simplement de me regarder d’un œil à la fois amusé et curieux tandis que je réfléchissais à ce que je venais d’apprendre.

Il ne laissa pas le silence perdurer, nous avions un marché après tout… Ainsi, il changea complètement de sujet pour satisfaire sa propre curiosité. D’abord en me demandant si mon domaine d’étude m’avait doté d’idées pratiques pour renforcer notre périmètre. Ensuite en faisant connaître son goût pour en apprendre plus sur le lieu d’origine du trio improbable que moi, Estelle et Daniel formions à des milliers de kilomètres de chez nous.

La façon dont il formula sa question était trop bien choisie pour que je puisse retenir un bref rire.

-Daniel est effectivement difficilement cataloguable William. C’est un extrême dans la mesure où il englobe plusieurs stéréotypes de notre province et les amplifie au maximum, l’accent, le comportement, l’allure, mais tu n’as pas besoin de te soucier de ces détails. Daniel ferait n’importe quoi pour sa sœur, ainsi que tous ceux qu’il apprécie. Fort heureusement pour nous, il est du genre à apprécier les étrangers rapidement. Traitez-le comme vous traiteriez un bon ami il sera aussi serviable et efficace qu’il l’est maintenant. Pour la courtoisie on repassera, mais c’est sa manière d’être, il est beaucoup trop tard pour espérer le changer maintenant. Oh, et pour la langue, oubliez ça, c’est simplement l’équivalent du « slang » anglais dans notre coin du monde. Une combinaison de règles grammaticales, de mots et d’expressions très dures à traduire ou à apprendre en dehors de son contexte. Si vous ne comprenez pas, demandez à moi ou Estelle, on servira d’intermédiaire.

C’était triste à dire, mais Daniel pouvait difficilement se passer d’un traducteur. Particulièrement lorsqu’il tentait de mélanger le français et l’anglais dans sa manière si unique.

-Concernant mon expertise, poursuivis-je, je ne peux pas dire que j’aie appris beaucoup de choses très concrètes à travers mes années d’études. Mais s’il y a bien une fortification que je sais qui fonctionne bien contre eux, c’est la tranchée. La fosse qui entoure notre périmètre devrait être creuser beaucoup plus creuse et cerner une large zone de notre aire de vie. À elle seule, elle suffira à stopper même des vagues d’attaques importantes puisqu’ils vont simplement s’accumuler au fond du trou et il faudrait alors une quantité faramineuse de Z pour la combler suffisamment au point où ils puissent traverser l’espace vide. Après, ce n’est pas la meilleure option pour stopper des humains, et il faut les vider régulièrement pour éviter une accumulation, mais c’est ce que Safe Haven utilisait et ce il faudrait vraiment se mettre sur ce cas selon moi. Quand on en aura les moyens et le temps on peut sans doute essayer de créer quelques « Hérissons tchèques » qui servait à arrêter des chars d’assaut, mais qui freinera sans doute des véhicules normaux, ou à au minimum, réduira leur marge de manœuvre.

Ça pouvait sembler fort peut imaginatif venant d’un ex-étudiant ayant lu sur le fameux Krak des Templiers et qui connaissait les principes derrière les forts en étoile. Cela dit, j’ignorais comment faire des murs semblables, bien malheureusement pour nous… Et puis, au fond, inutile de reculer des siècles en arrière lorsqu’on savait que les tranchées du genre de celle de la Première Guerre mondiale étaient efficaces également.

-Pour en revenir au reste de mes questions, repris-je après une courte pause. Qui faisait partie de l’Académie et comment définirais-tu ce Soren? Comment faisiez-vous pour faire fonctionner votre groupe à Safepoint alors que vos objectifs étaient encore ceux d’origine?
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William Ward
Un sourire sincère s'afficha sur les lèvres charnues de William et une lueur d'ébaudissement traversant le regard calme et bleu comme la mer calme sous un chaud soleil de midi. Le visage parsemé de pattes d'oies du cowboy s'adoucit. Les minuscules rigoles traçant un labyrinthe sur la peau tanné comme du cuir de l'ingénieur de combat, dues à l'effet d'un âge avancé qui fut amplifié par la détresse de plusieurs événements marquant dans une vie, furent estompé par le rayonnement de contentement que la silhouette du vieil homme projetait pendant les explications du Québécois. Buvant une gorgée d'eau et hochant la tête pour signifier à son interlocuteur qu'il comprenait parfaitement ses idées, interprétations et suggestions, le vieux soudard senti une montée de bien-être prendre place dans son âme maintes fois détruites et reconstruites depuis les 27 dernières années.

Quand Caleb lui renvoya la balle dans leur jeu non exhaustif qu'ils venaient de créer, un malaise vient alors saisir l'être du vétéran. Une multitude de fantômes du passé récent de William venaient d'apparaître et leurs ergots glacés commencèrent à déchiqueter son courage en lambeau et leurs ricanements funeste et ténébreux figèrent le sang dans les veines du vieil homme. Passant la langue sur les lèvres sèches qui subitement ressemblaient à du papier sablé, les yeux océaniques cherchant une issue de secours pour esquiver pathétiquement un passé des plus angoissants, le cowboy avala sans retenue sa salive et fit faire un mouvement de yo-yo à sa pomme d'Adam. Fermant les yeux pour échapper au regard interloqué et inquisiteur du jeune homme, l'ingénieur de combat pris une grande respiration. Tout son être, son âme voulait qu'il prononce le mot de sécurité. Mais une douce voix, comparable à celle d'un ange de la rédemption résonna dans l'esprit tourmenté du vieux briscard, chassant les ombres noires des revenants venu réclamer leur tribut.

Manami- U~Iriamu wa, anata ga kono sekai o saru subete no hito no hanashi o suru koto ga dekimasu. Watashi wa maistu anata wa tsuneni hokanohito ni jisshō ōkina yūki ni yotte kyōfu o tatakau hitsuyō ga ari, anata ga ushinawareta subete no seimei no tame no sekininda to omou shitte imasu. (William tu es capable de parler de tous ceux qui ont quitté ce monde. Je sais que tu te crois responsable de chacune des vies qui furent perdu, mais tu dois combattre la peur par le courage formidable que tu as toujours su démontrer aux autres. Je vais être là pour te soutenir mon aimé.)

Sentant un apaisement, une béatitude et une nouvelle harmonie envahir chaque parcelle de son cœur couvert de cicatrices et de son âme ébrécher par tant de souffrance, William senti une pression invisible se déposer sur sa main qui enserrait l'accoudoir de la chaise berçante. Se détendant subitement les muscles, le sang se libéra enfin de la froideur passagère que l'épouvante avait injectée dans le corps du massif texan et afflua vers les doigts blanchis. Rouvrant les yeux et remarquant l'embarras du grand gaillard, le cowboy sourit pour lui signifier qu'il avait repris les rênes de la monture affolé qu'était son esprit. Caressant de l'index la boîte métallique, il fit basculer le couvercle de la boîte de pandore et prit une photo de groupe devant les anciennes installations de l'Académie. Faisant signe au jeune homme d'approcher près de lui, le vieil homme sentit alors le poids écrasant des années s'abattre subitement sur ses épaules basses. Mais des lèvres spectrales vint alors se poser à la base du cou de William et escalada tout doucement vers sa bouche entrouverte en passant par sa joue rêche. L'esprit de sa douce moitié venait d'insuffler la force nécessaire au vétéran de parler des esprits du passé au jeune homme. Le regard océanique se transforma en vague de fond d'affliction, mais un reflet de détermination perça les flots maussades. Le ton lent et trainant s'éleva dans un murmure, comme si chaque mot avait le tranchant d'une lame et qui éviscérait les lèvres charnues et le cœur du brave homme.

William- Désolé pour mon absence Caleb, car reparler des membres de l'Académie m'oblige de faire face à une cohorte de visages fantomatiques qui tourmentent des fois mon sommeil. Mais nous devons combattre nos peurs et nos angoisses pour nous permettre d'avancer sinon nous ne valons pas mieux que la multitude de morts-vivants qui arpentent la planète de leur pas trainant. Comme le disais mon père, nous devons combattre la peur par le courage et je vais le faire pour me permettre d'avancer moi aussi. C'est une photo de groupe qui exclut quelques nouveaux membres. Comme Kelsey n'est pas sur cette image, mais j'ai sa photographie un peu plus loin. Prenant une grande respiration, il pointa alors le gaillard à l'iroquoise ayant un genou au sol devant le groupe. Voici Soren qui est à l'origine de l'idée du temple du savoir. C'était à l'origine un chanteur d'un groupe venant du Danemark. C'était un type au grand cœur, impulsif certes, mais aussi à l'écoute des gens. Un leader ayant un charisme certain. La preuve c'est que la quinzaine d'individus que tu vois l'ont suivis juste à la fin.

Les yeux dans la vague, le cowboy énuméra alors d'une voix monocorde le prénom et la spécialité de chacun des gens figurant sur l'image figée dans le temps. Il y avait de tous les horizons et des professions. Médecine, architecture, géologie, informatique et encore plus. William garda trois silhouettes pour la fin. Caleb reconnu aisément le visage effacé et peu souriant de Charlie et la grande beauté blonde à ses côtés.

William- Je sais que Charlie détonait étrangement dans ce groupe d'intellectuel, un peu comme moi en fait, mais c'est la personne à fait le plus pour le groupe durant la période de l'exode. Nous sommes très proches et si tu le souhaites je pourrais te brosser un aperçu de mon petit frère spirituel. Il a toujours été là pour moi et je serais toujours présent pour lui. Phyllis est un véritable rayon de soleil dans la vie du chasseur et elle seule a su décodé le cœur complexe de mon ami. Ces deux personnes, en plus d'Aya, furent les seules qui ont pu s'échapper de la fatalité de mes erreurs du passé.

Les larmes salées menacèrent alors de briser la digue de fortune des yeux de William et une douce caresse fantomatique fit calmer la montée furieuse des eaux. Pointant d'un doigt tremblant, le cowboy désigna le visage souriant de la jeune adepte du Parkour. Un trémolo surgis quelques peu dans l'arrière de la voix posée de l'ancien mercenaire.

William- Cette beauté était la personne qui a compté le plus pour moi. Manami était l'enseignante de Parkour et de gymnastique de l'Académie. Nous étions mariés et nous attendions notre premier enfant. Je vais t'en parler un peu plus en profondeur tout à l'heure, en plus de l'attaque des Raiders en plus de tes prochaines questions. Je leur dois bien ça, je te dois aussi la vérité et je ne peux me voiler le visage encore plus longtemps.

Souriant sincèrement et de manière honnête, le vieux soudard regardant quelques instants dans les yeux du jeune homme comme si il pourrait décoder les pensées du jeune Québécois. Mais l'aura de confiance et d'apaisement repris ses droits autour du vétéran et il continua alors d'une voix cordiale et sereine, comme si parler des démons qui habitaient la conscience de l'ancien mercenaire les avaient fait disparaitre pour un temps.

William- Pour le fonctionnement à Safepoint, je dirais que c'était assez souple. Chacun pouvait faire ce qu'il lui tenait, mais on devait avoir l'approbation de Soren. Comme je me plaisais à le dire, l'initiative est encouragée mais elle doit être planifiée. Des yeux rieurs saluèrent cette phrase et un petit rire s'échappa alors de la gorge qui fut autrefois noué de William. Pour te donner une idée, Charlie s'occupait de la classe de musique et de la survie. Moi j'étais l'homme à tout faire et je me prêtais au jeu de l'enseignement pour les langues et mes domaines d'ingénierie et de mécanique. Nous organisons des sorties pour arracher des vestiges et des reliques du passé pour les remettre en état pour les générations futures. Nous offrons des cours pour les gens désireux d'apprendre de nouvelles compétences pour faire face au chaos de ce monde. Je sens que ta prochaine question sera de savoir comment nous avons évolué dans le Domaine après l'Exode. Je vais te répondre, mais maintenant c'est à mon tour de te poser deux questions. Souriant pour détendre l'atmosphère et se penchant un peu vers l'avant, William demande avec une douceur et une amabilité qui le caractérisait si bien. Mark et Kathleen avaient une bonne opinion de toi. Comment tu as fait leur connaissance ? Ensuite, comment tu as atterrit à Safepoint ? Tu as traversé le Canada et ensuite tu es venu dans le désert du Nevada. Ça fait beaucoup de chemin et je suis curieux de comprendre ton cheminement. Tu as toujours le loisir d'utiliser le mot de sécurité et je vais respecter ton choix.
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Caleb Beauharnois
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Le « qui » sous-entendant mes questions étaient le point qui se révéla être, sans grande surprise, celui sur lequel le cowboy eut le plus de mal à répondre. Tout dans son expression laissa transparaître la souffrance morale et psychologique qui assaillit le vétéran subitement alors qu’il revoyait probablement le fantôme de maints amis repasser dans son esprit à l’instant même. Il lui fallut un temps anormalement long pour reprendre contenance et relâcher son corps crispé d’angoisse, de peur et de nostalgie, mais ultimement, je pus remarquer ses doigts perdre de leur rigidité sur le couvercle de la boîte métallique.

Il souleva le couvercle dont je n’aperçus pas le contenu, puis il m’invita à m’approcher de lui. Je fis donc glisser ma chaise plus près et pendant que je m’exécutais, William sortit une photo de bonne qualité malgré l’usure qui marquait les bordures du cliché qui semblait avoir été manipulé à maintes reprises.

Il ne put s’empêcher de s’excuser et de justifier sa réaction. Des paroles courtoises, mais inutiles étant donné que j’avais déjà une idée très nette de ce qui était arrivé, néanmoins je le laissai faire et attendit patiemment qu’il reprenne.

Son monologue me révéla avec précision tout ce que je souhaitais savoir dans les grandes lignes, révélant la grande diversité des membres de l’organisation ainsi que la tête d’affiche qui les avait guidés. Ce Soren semblait avoir la personnalité du leader malgré lui, et une tête qui n’invitait pas à croire qu’il serait le genre d’homme à militer pour la redécouverte et la conservation du savoir. Stéréotype peut-être, mais tout de même difficile à croire. Le background musical du Danois justifiait sans doute pourquoi il avait une envie de protéger la culture de la civilisation déchue. Cela dit, je voyais mal la transition menant de ça, à la mise en place d’un groupe voué au but que William m’avait décrit. J’aurais bien aimé discuter avec l’homme en question, mais comme je l’avais déduit plus tôt, il avait sans doute trépassé

L’index du soldat s’arrêta plus longuement sur le visage de Charlie dont la mine était aussi terne et neutre qu’à l’accoutumée. Ce chasseur m’intriguait grandement. J’y voyais une possibilité de mettre en pratique ma volonté de renouer avec mon ancienne personnalité en tentant d’aider l’homme qui se cachait derrière le masque du monstre. Un masque qui s’était érigé au fil des ans par l’action des autres et son propre renforcement négatif. Quelques précisions à son sujet me seraient sans doute fort utiles et peut-être William pourrait me donner des pistes à suivre pour le revaloriser.

Là où le récit de William faillit se stopper net fut lorsqu’il approcha son index de la dernière personne de la photo. Un visage qu’il avait pris soin d’éviter à plusieurs reprises dans son énumération et dont je découvris la raison à l’instant.

L’identité de la jeune épouse et future mère d’un enfant qu’il avait de toute évidence perdu fut révélée et cela justifia sans difficulté le trouble que cela avait créé chez le cowboy. Comment diable avait-il réussi à me dire ça…? Je me sentais incroyablement embarrassé soudainement puisque je ne savais pas si j’étais capable d’être aussi ouvert sur mes propres malheurs. Mon expression s’était légèrement adoucie au fil de son énumération, n’anticipant pas ce que j’allais éveiller dans l’esprit du conteur et cette brève ouverture fit transparaître mon angoisse à l’idée d’avoir à révéler des points que j’aurais préféré garder pour moi. Rien ne m’y obligeait d’une certaine façon, mais être prêt à s’ouvrir sur le même niveau me semblait la moindre des choses.

Il continua ensuite son monologue sur la troisième de mes questions. Plus j’en entendais, et plus je me rendais compte à quel point l’Académie aurait pu avoir un effet bénéfique sur moi si je l’avais rejoint alors qu’elle était à Safepoint avant que l’enclave explose. Je me permis même de croire qu’elle aurait pu me remettre sur la voie de ce que j’espérais retrouver… Mais c’était du passé maintenant, j’avais besoin de connaître comment elle fonctionnait en détail une fois son Domaine établi à Salem. Mon petit doigt me disait que la recherche de vestiges et la conservation du savoir avaient carrément pris le bord si j’en jugeais par ce qu’il m’avait déjà dit plus tôt.

Le tour de ses questions arriva enfin, et mon estomac se serra en entendant qu’il souhaitait connaître les détails de mes voyages, tant celui qui m’avait amené au Rocheuse que l’autre m’ayant mené à Central City. Je voulais bien faire preuve d’ouverture, mais je ne savais pas si j’en serais capable…

Prenant une profonde inspiration en détournant le regard, j’assemblai à la hâte mon énergie et ma volonté avant de ramener mes iris d’acier sur ceux de mon interlocuteur.

-La meilleure manière de répondre à ces questions est de le faire dans l’autre sens. Débutais-je d’un ton calme et réfléchi alors que j’essayai de faire le tri sur 6 années de déplacement. Lorsque la pandémie a frappé, moi, mon frère et ma sœur avons réussi à fuir hors de la région métropolitaine montréalaise et à nous réfugier dans les Laurentides, à l’intérieur des terres. C’est là que j’ai croisé David, le même que tu as vu l’an dernier. Un de mes amis d’enfance qui hébergeait dans leur chalet familial depuis quelques semaines et qui n’était pas retourné chez eux en voyant l’épidémie se propager. Nous avons créé le cœur de notre groupe de survivant avec David, ses parents et nous trois, puis nous nous sommes embarqués sur la voie des eaux pour éviter d’avoir à affronter les Z qui avaient envahi la Province presque totalement. L’un des principaux avantages de cette région du monde est que le réseau hydrographique donnait accès à une foule de rivières qui nous permirent de traverser les Grands Lacs dans leur totalité sans se faire intercepter par une horde. Nous pillions les habitations riveraines et vivions de ce qu’on pouvait trouver dans les rivières et les forêts que nous visitions, et même si ce n’était pas une vie de luxe, on a pu s’en sortir pendant les premiers mois sans trop de mal. Après quelques mois de repos sur une île perdue du lac Huron, on a repris notre route sur le lac Supérieur et…

Les images de mes bourreaux revinrent avec une force et une intensité inimaginables. M’y ferais-je un jour? Pourrais-je cesser d’avoir à craindre les visages de ces fantômes que je savais disparus pour de bon? Si après 5 ans rien n’avait changé, la réponse semblait porter vers la négative… Je ne pouvais me résoudre à en parler, même brièvement.

-Longhorn…

D’une manière ou d’une autre, il n’avait pas besoin de le savoir pour comprendre la suite. Tentant d'oublier le fait que je venais de volontairement lui fermer un pan de mon existence. Je détournai les yeux afin de ne pas avoir à soutenir son regard pendant que je repris mon récit.

-Passé le lac supérieur, nous avons appris qu’une enclave existait dans l’Ouest, caché dans les Rocheuses, et on a mis les mois suivants à traverser les Grandes Plaines. On a réaménagé un camion de la police tactique pour nous permettre de nous déplacer sur la route en relative sûreté et bien que ça nous ait pris des mois, on atteint finalement Safe Haven  qui nous hébergea comme nouveaux survivants dans ses murs. L’enclave était encore nombreuse à l’époque, au moins 2000 personnes avaient trouvé refuge dans le Parc provincial depuis les deux ans qui ont séparé le début de la pandémie de notre arrivée sur place. Je ne pensais pas que j’aurais à me déplacer à nouveau par la suite, mais le sort en a voulu autrement. Un jour d’été, le colonel en charge a appris de l’existence de Safepoint et a voulu voir si la rumeur était vraie dans l’espoir de pouvoir créer une sorte d’alliance entre les deux enclaves comme je te l’ai déjà dit. Je ne voulais rien savoir de l’expédition, mais j’étais un excellent survivant et la troupe allait probablement avoir besoin de moi et de David pour arriver à bon port. Il fallut beaucoup de temps pour me convaincre, mais j’ai accepté finalement, j’avais espoir alors que si ce partenariat voyait le jour, les conditions de vie de mon frère et ma sœur augmenteraient et c’était une opportunité qui pouvait ne jamais se représenter à nouveau.

Quel gâchis cela avait été. Safepoint n’avait fait aucune ouverture pour nous aider, rien du tout… Le nombre de nuits que j’avais passées à maudire silencieusement le nom de chaque membre du CSP qui se bornait à fermer leurs portes ainsi. Si j’avais su, je serais tranquillement resté à Safe Haven avec ma famille. Avec Cloé, David et Jules… Ma rage à peine contenue transparaissait dans ma voix lorsque je repris la parole.

-Rien de bien concret n’en sortit ultimement, des efforts dépensés sur des promesses et du vide. Mais avant qu’on tente d’établir un contact, je suis arrivé à Safepoint et c’est là que j’ai fait la connaissance de Mark et Kathleen, au beau milieu de la Guerre des Cinq. Je suis arrivé au QG de l’armée avec Laura J. Strempton et j’ai assisté au déclenchement du bombardement chimique qui a éradiqué toutes traces de vie dans Central City. J'étais avec Mark et Laura lorsque nous sommes tombés sur votre ancien président Garrington qui venait de donner l’ordre et c’est sur l’hélico de Kathleen que j’ai réussi à me sortir de l’emprise du MILSTAR alors qu’il se répandait dans les rues. C’est comme ça que je les ai rencontrés, une pure coïncidence, mais sans laquelle je serais mort dans les rues de Safepoint.

Je me souvenais encore de cette journée. Bien des choses avaient changé depuis, même si cela ne faisait près de deux ans et demi qui s’étaient écoulés. Ceux qui avait été des salvateurs de circonstances avec lesquels mes premiers échanges furent des plus houleux s’étaient graduellement transformés en des alliés et, peut-être même, des amis fiables. On s’était mutuellement épaulé dans des situations difficiles et j’en étais venu à apprécier la troupe de mercenaires disparates, du Bulgare crêté, au charismatique Canadien en passant par la colérique brunette du Montana. Je savais ce qu’il leur était sans doute arrivé, et je ressentis un authentique pincement au cœur à cette pensée.  

-Tu avais bien déduit by the way, je suis curieux de voir en détail comment l’Académie s’est mise à fonctionner une fois arriver à Salem. Poursuivis-je d’un ton plus serein afin de continuer à rassasier ma curiosité et pour éloigner mon esprit des visages de mes anciens compagnons. Tu m’as dit que les circonstances vous avaient forcé à devenir un groupe de survivants d’abord et avant tout, je suppose que ça vous a obligé de changer vos objectifs. Dans une autre optique, je suis curieux aussi de savoir ce que vous savez de ces Raiders. Lorsque je vous ai quitté, il n’était pas là. Que veulent-ils vraiment? Le savez-vous?
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