L’ouverture créée par mes coups de cimeterre et mon gracieux coup de pied dans les dents du zombi permit à Niomi de se faufiler de dessous les corps qui l’ensevelissait et à reprendre pied pour fuir. La sachant toujours vulnérable, mon ardeur se quintupla afin de repousser et de mettre en pièce n’importe quel Z en approche. En ce moment, la douleur à ma tête et les ecchymoses qui me couvraient l’entièreté du corps avaient disparu de mes préoccupations. Tout ce qui importait à mes yeux était d’assurer que Niomi sorte du cercle mortel qui était en train de se créer.
Terry accompli son rôle à la lettre, envoyant sa hache frapper alternativement, crâne jambe et torse pour mettre hors d’état de nuire toute potentielle menace. Ce fut l’opportunité que profita la jeune dame pour se faufiler à toute jambe au dehors de l’étau tandis que moi et Terry lui emboîtions le pas d’un même rythme.
Un détour plus tard, avec le peu d’avance que nous avions sur nos poursuivants, j’étais sur le point de lui rappeler de reprendre la route lorsqu’il trouva ce qu’il avait besoin, une trousse d’outil à en juger par la forme. Vu l’utilité que cela avait eue dans notre survie, je ne voyais plus trop d’inconvénients à ce qu’on prenne quelques minutes pour ramasser cela.
Commença alors une très pénible étape de notre voyage, une course excessivement longue, digne d’un marathon en fait… En temps normal j’avais l’endurance et le cardio de faire une bonne distance, mais je n’étais pas à mon meilleur, non seulement étais-je blessé par le coup que j’avais reçu à la tête et qui continuait à saigner, mais en plus, je venais de donner une énergie considérable pour protéger mes comparses. Ces deux conditions, ajoutées au fait que chaque nouveau groupe de Z en approche nous forçait à reprendre le rythme sans que je puisse me reposer, n’auguraient vraiment rien de bon.
Je fis tout ce qui était en mon pouvoir pour l’éviter, mais j’atteins une limite que mon corps avait peine à supporter. Je dus m’arrêter au beau milieu de la route, inspirant et expirant bruyamment avec mon corps replié sur moi-même tandis que les Z à environ 300m de nous continuaient leur avancée inexorable. J’avais la tête qui tournait et une sensation désagréable de brûlure due à l’éreintement dans ma gorge.
Les deux têtes inquiètes se tournèrent vers moi.
Allez Caleb, come on! Me dis-je pour me donner un autre coup de fouet.
Je leur envoyai la main pour leur dire de continuer et repris à nouveau la cadence, à un rythme beaucoup plus lent qu’au départ, mais ils ralentirent au moins pour ne pas me distancer. Je pus tenir encore un peu comme cela avant d’avoir à m’arrêter de nouveau. Posant un genou à terre et prenant ma tête de ma mauvaise main pour amoindrir la sensation de martèlement qui se faisait sentir.
Ma faiblesse fut le signal que notre course
devait s’arrêter bientôt, et Niomi se mit alors en quête d’un endroit sécuritaire ou passer la nuit qui était déjà tombée en cette chaude nuit d’été. Nous avions entre-temps réussi à semer nos poursuivants et la nuit était tombée. Notre comparse reposa son choix sur ce qui semblait être un parking vide rempli de conteneur. Comme j’étais visiblement incapable de les aider à sécuriser l’endroit. Je me contentais de rester accoter contre le grillage, tout en me concentrant pour contrôler les étourdissements qui continuaient de faire rage dans mon crâne.
Ce fut Niomi qui arriva à trouver une faille dans le grillage de l’endroit. Vestige de la présence très probable de nomade post-apocalyptique ayant élu domicile au même endroit. Terry sembla rester sur ses gardes, mais il savait pertinemment qu’on ne pourrait pas aller plus loin ce soir.
Je réussis à me faufiler de peine et de misère dans le passage trouver par Niomi, et la voyant fouiller les environs, je fis de même afin de voir ce qu’il y aurait d’intéressant dans ce dépotoir apparemment vide. Malheureusement, il n’y avait rien d’utile. Un briquet à moitié vide, des planches de bois beaucoup trop lourdes à transporter et une conserve pourrie sur le banc d’une voiture déjà défoncée.
Avec mes maigres trouvailles, je suivis finalement le reste de notre trio qui semblait s’être résolu à se hisser à l’intérieur d’un conteneur situé en hauteur pour éviter la présence d’indésirables. Étant donné mon état de santé globale, et surtout de ma mauvaise main, Terry dut donner un coup de main pour aider à hisser ma carcasse à l’intérieur de la structure de tôles ondulées.
Une fois la porte du conteneur franchie, je roulai sur moi-même en grognant faiblement de l’inconfort causé par le plancher inconfortable. Au moins cela ferait l’affaire pour me reposer, en tout cas, mes pieds jubilaient déjà d’être enfin délesté du fardeau que je représentais et qu’ils transportaient depuis des heures. Foks dans un coin de notre boîte de conserve m’avait vu m’effondrer de fatigue et avait lâché un petit couinement avant de s’approcher de moi pour me lécher la joue. Le pauvre semblait presque compatir avec mon état de fatigue extrême!
Je restai couché un instant. Les yeux fermés et inspirant profondément pour me reposer tandis que Niomi se penchait sur mon cas. Je l’entendis sortir de son sac la trousse de premiers soins qu’elle avait apportée et faire une rapide auscultation de l’énorme protubérance qui poussait sur mon crâne et du reste de mes blessures apparentes.
-Ce fut une rude journée, dit finalement Terry en brisant le silence anormal qui régnait au sein de notre petit groupe.
À qui le dis-tu… Pensais-je en secouant la tête.
Autant j’étais heureux d’avoir retrouvé la personne que Niomi voulait absolument retrouver, autant je ne savais pas encore trop quoi en penser. Terry n’était pas un Raider, ni un des trop nombreux pillards génériques qu’on peut croiser sur la route, mais il avait tout de même été incroyablement téméraire en essayant de me confronter alors que j’avais la possibilité de lui mettre du plomb dans la tête. Était-ce le genre de personne qui pourrait nous sortir du pétrin, ou au contraire, nous traîner dans des histoires comme ce que nous venions de vivre aujourd’hui? Après tout, c’était principalement à cause de lui si la grange c’était effondré…
Je reléguai cette pensée aux confins de ma tête. Je ne savais pas à quel point mes blessures étaient graves, mais je savais en mon for intérieur que cette histoire aurait pu se terminer bien plus mal encore… Alors je n’avais pas à devenir chiant sur le sujet.
Entre-temps, Terry avait disparu de notre abri en redescendant dans le stationnement avant de revenir avec deux planches de bois du tas que j’avais vu plus tôt. Ma curiosité m’amena à l’observer faire et je souris faiblement en voyant son idée. Ça pourrait effectivement nous être utile.
-Comment vont ces blessures ? Me demanda-t-il en s’accroupissant près de moi et Niomi.
-Long story short… Ça va, mais ça pourrait aussi aller mieux, dis-je avant que Niomi ne rende son propre verdict médical.
J’ai l’impression que c’est surtout la combinaison de fatigue, de déshydratation et de la faim qui m’a fait flancher sur ces derniers kilomètres. Sur ce, je vais suivre l’exemple de Foks si vous n’y voyez pas d’inconvénients. On causera demain sur le chemin du retour. Et même s’ils en voient un, je m’en contre-câlisse…Morphée m’attendait au détour avec une brique et un fanal, puisque du moment que je m’allongeai de tout mon long sur les tôles de métal, je sentis l’inconscience m’emporter dans la pénombre dans les secondes qui suivirent.
Fin du RP pour Caleb
- Inventaire:
Armes et munitions
-Cimeterre au fourreau (1/2 objet moyen de base)
-Couteau de chasse (1/2 petit objet de base)
-Colt M1911A1 (4 cartouches dans le barillet) (2/2 petit objet de base)
-Épée décorative. Réplique de film (1/1 espace grand)
Vêtement
-T-shirt bleu usé et sale
-Pantalon de randonnée gris convertissable en short
-Botte de marche usée et sale
-Briquet dans les poches
Dans le sac à dos (3objet moyen, et 2 petits en réserve encore)
-Une conserve périmée (1objet petit)
-Un sac à dos (1 objet petit)
- HRP:
Merci à tous les deux pour se RP très divertissant!
Maintenant pour la suite, je vous propose soit de faire un RP de discussion le lendemain de notre mésaventure (ou quelques jours plus tard) à notre planque, ou bien de poursuivre cela dès le lendemain matin.