Doc Holliday et Wyatt Earp errant dans une ville pas si fantôme que ça

Au moins, la fouille de l’ambulance nous a donné une lampe de poche avec des piles séparées. Car vu le temps qu’elle soit la, les batteries auraient coulé dans la lampe et le tout serait inutilisable. Mais le type de l’ambulance avait surement entendu parler de ce problème et grâce à minutie, nous pouvons ajouter une lampe de poche à notre stock. Nous continuons notre route et c’est des plus silencieux. Un zombie solitaire croisa notre chemin et ce fut sa dernière erreur, car William semblait vouloir participer activement à la mort des charognards en général. Il m’a emprunté mon couteau et j’ai pu le voir à l’œuvre. Il est meilleur que moi, mais je vois qu’il n’est pas aussi à l’aise que Paloma. Un bruissement dans le sous-bois attire mon attention et je me fige au milieu de la route comme un chevreuil qui est ébloui par des phares de voitures. Mes deux amis s’arrêtent et je leur fis signe de continuer sur la route en avant d’eux. Je serre mon épieu dans mes mains et le Chasseur hurle sa joie de pouvoir exprimer sa rage et son talent. Car il sent une proie proche et ne veut pas revenir au refuge avec seulement des baies.

Aussitôt je me fonds dans la forêt et après quelques mètres je vois ma proie. Un raton-laveur semble surpris de me voir surgir devant lui. Je réponds à son air stupéfait par un sombre rictus et la poursuite commence. Je sais que sa cachette n’est pas très loin et je dois le prendre de vitesse pour l’embrocher avec mon épieu de bois. Je saute par-dessus les troncs d’arbres et les rochers, le Chasseur riant de ces embuches et me forçant à augmenter l’allure pour rattraper le petit être apeuré. Jugeant la distance bonne, je vise une petite distance en avant du raton et je lance mon épieu de toutes mes maigres forces. Mon côté sombre qui est au dominion apprécie chaque seconde de la traque et jubile devant la mise à mort brutale de sa proie. La pointe renforcée par le feu entre comme dans du beurre dans le flanc de l’animal et il tombe sur le côté, mourant. En deux sauts, je suis près de ma prise du jour et je sors mon couteau de combat pour abréger ses souffrances. Le sang chaud ruisselle et aussitôt j’en lape une petite gorgée. C’est ce que Papi m’a appris pour calmer l’esprit de la nature et le remercier de la réussite de cette chasse. C’est un truc amérindien, mais si Papi m’a dit que c’était bien, alors j’en suis persuader du bienfait. Je m’essuie la bouche avec des feuilles d’herbes à proximité pour effacer la trace sanglante. Souriant de tout mon côté gauche, le droit est figé par un rictus des plus laids, je me penche pour ramasser la carcasse de ma proie. Je prends alors le raton par sa queue poilue et je repars en pratiquant des petits bonds discrets pour rejoindre William et Aya. Je fais du bruit pour éviter qu’ils m’attaquent par réflexe et je prenne les devants presque triomphant en tenant ma proie dans ma main. Il ne reste que quelques centaines de mètres pour arriver au refuge et en tournant le coude, je vois les gens qui travaillent autour de notre lieu de vie.

Daniel arrive en premier pour savoir si j’ai trouvé de la nourriture. Je me cache ma laideur, car sa sœur arrive peu de temps après. Timidement, je lui tends le raton-laveur, car je sais qu’elle peut dépouiller l’animal et aussi le préparer pour la cuisson. Elle s’en saisit avec un grand sourire et parle de faire un chapeau de fourrure. Je lève mes frêles épaules en me demandant pourquoi. Je salue de ma main gauche Wei qui répond par un sourire et maintenant Caleb arrive. Je regarde mon ami s’avancer, William doit avoir compris que c’était lui le chef de notre petite coterie. Ils se regardent directement dans les yeux comme deux mâles dominants qui cherchent à avoir l’ascendant sur l’autre. Mais au même moment ils se serrent la main et se font un petit sourire en coin. Aya propose de partager leurs provisions et leurs trouvailles au nôtre. Un peu plus et je pourrais presque croire que mon ami et la docteure ont toujours été avec nous. Je sais qu’il nous manque de place avec deux nouvelles personnes, mais je m’en fous. Si je dois aller dormir dans un autre lieu, je vais le faire. Je regarde alors mon ami et je signe ma pensée, heureux de la formuler.

Bienvenue chez vous.

Mais j’aimerais par-dessus tout signer ces mots à mon étoile et la serrer dans mes bras pour ne plus la quitter. Mais pour ce faire, je dois aller la retrouver au point de rassemblement.

H.R.P.: