Les ombres du passée et les reflets changeant du présent

Le vieux cowboy redressa subitement la tête, son regard teinté de tristesse et d’amertume fut remplacé par des yeux bleus océaniques pétillant d’allégresse, de bonheur et même d’une touche béatitude. Un sourire sincère remplaça la moue désolée et pathétique qui avait écorché ses lèvres charnues quelques instants plus tôt. William redressa ses épaules massives, un effort considérable vu le dos vouté que l’ingénieur de combat que le souvenir de ses ombres passées avait placé comme poids. Juste entendre le nom de la rouquine souriante compléta la transforma d’un homme malheureux et un brin mélancolique en un individu qui avait la force de soulever des montagnes à mains nues. Une voix douce et empreinte d’un respect profond franchit la barrière de chaire de ses lèvres et flotta dans les airs, telle une douce musique qui entama un ballet aérien pour caresser l’ouïe de son auditeur.

William- Ma perle du ciel… (Pendant quelques instants, le regard du vieux briscard se figea pendant un instant sur l’image d’un de ses souvenirs, les yeux si semblables au sien s’interposant à son esprit, lui bloquant momentanément la parole et laissant un air d’apaisement sur son visage ayant connu tellement de souffrance. Secoua sa tête comme pour lui permettre de reprendre pieds, William sourit en grand et continua.) Désolé pour cette hésitation.  Nous sommes rencontrés un soir de printemps, dans une ruelle sordide. Le destin m’avait arraché ma douce Ma….

Repenser à cet épisode enserra de nouveau le cœur couvert de cicatrice du vieux cowboy et le nom de sa femme bloqua dans son orge, refusant de faire rebondir les syllabes sur le palais de sa bouche à cet instant asséché comme le désert du Mojave. William trouva le support de son regard et prit une gorgée d’eau du verre près de lui. Sa pomme d’Adam remontait et descendait au rythme du flot cristallin qu’il avalait goulument. Reposa le verre sur la table, le vétéran se ressaisit et hocha la tête pour signifier qu’il était prêt à continuer son monologue.

William- Durant cette période ou les noirceurs de ma propre déchéance voulaient m’envoyer dans le néant, Kelsey fut une lumière salvatrice qui m’empêcha de commettre le dernier acte de ma vie. À savoir sucer le canon de mon vieux colt, celui-là même qui m’arracha une des plus grandes joies de mon existence, et d’appuyer sur la queue de la détente pour me permettre de rejoindre ma famille de l’autre côté. Juste par sa présence, elle a su me permettre de me sortir de mon état de torpeur et de redevenir l'être que j’étais avant et non la loque que j'étais devenu. Elle avait pensé à l’époque que je l’avais sauvé d’une agression alors que c’est elle qui m’a rescapée de la mort. Sans le savoir, nous nous sommes approchés, comme le papillon de nuit s’approche de la lueur hypnotique de la flamme d’une bougie. Nous fumes séparer durant l’exode, mais elle continua à être présente auprès de moi. Elle fut même la première à apparaître dans mes songes lorsque j’ai dû trouver des raisons de me battre pour surmonter une horrible blessure que j’avais récolté au flanc. (Un sourire franc et honnête se juxtaposa sur les lèvres charnues du cowboy.) Elle m’a assuré qu’elle sera là à mon réveil, que nous allons nous revoir et qu’elle avait foi en moi comme elle savait que j’avais foi en elle. Et comme de raison, je n’ai pas baissé les bras et nous sommes revus peu de temps après. Nous avons passé presque un an à habiter sous le même toit, nous voir chaque jour et être là l’un pour l’autre. Nous avons surmonté tellement d’obstacles, de défi et de peine. Mais juste à se voir, se sourire ou bien se faire une étreinte chassait la précarité de notre situation et nous permettait de toucher un paradis presque à notre portée. Pour être honnête avec vous, je ne sais pas si nous éprouvons des sentiments autres qu’une amitié profonde. Mais je sens que quelque chose à germer de notre relation, plus fort que la simple camaraderie. J’allais aborder ce sujet épineux et glissant avec elle, mais le destin a de nouveau frappé à notre porte. Des Raiders, un groupe de pillards a saccagé notre maison, massacrer nos amis et fais de nous des esclaves.

Les poings du cowboy blanchir sous la fureur et la haine qu’il ressentait à cet instant pour ces engeances du démon. Il s'en voulait de n'avoir pu monter de meilleurs défenses pour protéger les gens qu'ils comptait sur lui.

William- Maintenant je ne vis que pour la retrouver, la serrer de nouveau dans mes bras et lui déposer un baiser sur son front pour lui assurer que tout va bien aller. (Un lueur de détermination à l’état brut traversa le regard océanique du vieux briscard et son visage se transforma en masque de résolution des plus ferme.) Même si je dois arracher le semblant de vie de chaque mort-vivant qui erre sur cette terre à mains nues, que je retourne chaque pierre, que j’explore chaque maison de Salem et que même si je dois mourir pour y arriver, je vais retrouver Kelsey. Et ça, c’est un serment qui ne pourra être rompu que par la mort.

William porta la main à son menton prédominant et en caressa la peau rêche qui s’y trouva, mesurant à cet instant les sentiments qu’il l’habitait réellement.

Un sourire se dessina sur le visage fatigué du vieile homme et sa voix retrouva une certaine ardeur.

William- À mon petit frère! Ce petit bout d'homme me surprendra toujours. Je pense avoir tout vu avec lui et il sort toujours un nouveau lapin de son chapeau. Il m'a sauvé la vie à de nombreuses reprises et je cherche encore à lui rendre le même service. La majorité des gens s'arrêtent à ses cicatrices et à son mutisme. Mais à l'intérieur de son être ce cache une beauté qui pourrait passer pour fade et négligeable l'apparence de bien des gens. Il est un paradoxe ambulant. Incertain avec les gens et voulant toujours s'effacer le plus possible pour éviter des malaises réels ou bien imaginaires. Et un autre moment il devint un prédateur des plus implacable et débordant d'une assurance des plus impressionnantes. Je sais que c'est un allié de choix et qu'il fera tout pour moi. Comme il sait que la réciprocité est exact. En ce moment il est chagriné d'Avoir perdu la trace de son étoile, mais je sais qu'il va la retrouver. Il peut pister un chasseur Sioux alors ça donne une idée de son expertise?

Un sourire triste s'achicha alors sur les lèvres charnues du vieil homme. Quand le regard océanique rencontra celui de l'interlocuteur, ce dernier put voir un mélange de mélancolie et aussi de paix.

William- Niomi est un vent de pureté et d’innocence qui souffle avec une douceur absolue sur cette plaine aride et mortel qu'est mon quotidien. Elle a bien voulut m'aider, et même sauver ma couenne, lors de ma recherche en solo dans la carrière désaffecter. Un genre de lien s'est imposer, un peu comme un oncle et sa nièce adoré, s'est tissé entre nous. Et à chaque fois que nous nous voyons, elle en profite pour écouter mes histoires avec savourant chaque de mes paroles et ses grands yeux cuivrés reluisent d'une paix qu'elle devait avoir oublié l'existence.Et elle adore dormir pendant que je chante des vieilles balades western. Je ne crois pas que vous avez rencontrer un constructeur aussi motivé pour faire un nid pour permettre d’accueillir cette fleur fragile mais si pur...